dimanche 4 décembre 2011

Le data warehouse est trop lent pour l’analytique «big data»

Le 01 décembre 2011 (14:04) - par Searchdatamanagement.com
Andrew de Rozairo est directeur du développement de l’activité et des partenariats stratégiques de Sybase pour la région EMEA. Né au Brésil et installé au Royaume-Uni, il est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l'INSEAD et d'un diplôme de génie électrique du Massachusetts Institute of Technology. De Rozairo a échangé avec SearchDataManagement.co.UK à deux reprises cette année sur le datawarehouse et l’analytique «big data». Ce qui suit est une synthèse de ces conversations.
Où en est Sybase, aujourd’hui ?
Andrew de Rozairo : Sybase prend ses origines dans les bases de données relationnelles. Mais il y a environ 10 ans, son PDG John Chen a décidé de construire une vision - libérer l'entreprise et baser son fonctionnement sur la transformation des données en informations, avant de les apporter là où elles sont utiles à l’action. D'où l'investissement dans la mobilité que nous faisons depuis 10 ans.
Contrairement à d'autres, nous avons cru dès le départ dans les architectures de bases de données à finalités multiples : des bases de données pour les appareils mobiles, pour le poste de travail, pour les environnements d'entreprise transactionnels, ou encore pour l’analytique pure. Et donc Sybase IQ est une base de données spécialement conçue pour les applications analytiques.
Sybase IQ compte quelques milliers de clients. Elle permet aux utilisateurs de faire des requêtes complexes sur de grandes quantités de données en s’appuyant sur des équipements standard. Là où elle n’a pas si bien réussi au cours des dernières années, c’est dans l’exécution de requêtes complexes sur un certain nombre de machines. C’était d’ailleurs tout l’objet de la version 15.3 de Sybase IQ, lancée cette année, avec la technologie PlexQ. PlexQ peut évoluer à la fois en volume de données et en nombre d'utilisateurs, grâce à une technologie de traitement massivement parallèle.
Comment positionnez-vous IQ dans le monde du datawarehouse ?
De Rozairo : Le datawarehouse traditionnel est désuet. Si vous souhaitez accéder à quelque chose rapidement, ce n’est pas avec un datawarehouse que vous y arriverez. Le concept même de mettre quelque chose dans un entrepôt de données ne cadre pas avec le temps réel. Bien sûr, il y a eu cette vision qui consiste à dire qu'un un datawarehouse peut consolider toute l’information de l’entreprise. Mais connaissez-vous une seule entreprise qui le fasse ? Non et ça n’arrivera jamais.
Vous nous avez dit que Sybase doit faire des efforts pour replacer ses technologies dans leur contexte. Où est la difficulté ?
De Rozairo : Ce n'est pas tellement une barrière pour notre position de fournisseur d'infrastructure. Nous ne cherchons pas à développer nos propres applications pour des marchés verticaux particuliers, à l'exception des services financiers, où nous faisons face aux marchés de capitaux [il travaille notamment pour Reuters ]. Mais l'accent a été mis sur le renforcement de la plate-forme pour permettre à des clients et à des partenaires de construire leurs applications au-dessus.
Parfois, lorsque vous introduisez une technologie fortement novatrice, vous avez besoin de donner aux gens des idées sur ce qu'ils peuvent faire et qu'ils ne pouvaient pas faire avant. Et généralement, ils me disent: «Donnez-moi un exemple.» Alors en voici un : le traitement des événements complexes, où vous analysez des flux de données. Cela peut concerner le monde des télécoms où  la qualité de service doit être ajustée à un niveau très granulaire, et à grande vitesse. Là, il ne sert à rien de savoir que le réseau fournissait, hier, un service optimisé aux iPhone pour YouTube, mais pas pour Gmail dans une zone géographique particulière. [en revanche] Vous voulez que l’agent, dans le centre d'appel, soit en mesure de le savoir dans l’instant. Cela apporte un réel avantage au service client.
La plupart des entreprises sont, malheureusement, gouvernées par les HIPPOS - «highest paid person’s opinions» [les avis de la personne la mieux payée, NDLR]. Elles ont besoin d'être davantage gouvernées par les données ! Et cela implique l'abandon des rapports sur ce qui s'est passé hier, au profit de l'analyse prédictive. Il est crucial de déployer [cette capacité] pour toutes les personnes impliquées dans les processus de prise de décisions opérationnelles, et pas uniquement pour les personnes les plus haut placées dans la hiérarchie. «Comment puis-je améliorer les processus métier maintenant ?» C’est la question clé.
Donc, selon votre point de vue, la vitesse est la clé ?
De Rozairo :  La vitesse permet une analyse pertinente. Si faire une recherche sur Google vous prenait deux minutes, vous abandonneriez. Les décideurs s'attendent désormais à une rapidité à la Google. Et ils - surtout les cadres supérieurs - s'attendent à consommer le décisionnel sur des appareils mobiles. Je crois que l'iPad a vraiment changé les choses [dans ce domaine].
Le décisionnel en est actuellement au même stade qu’Internet à l’époque d'Altavista [moteur de recherche] et de Mosaic [navigateur]. Il en est encore à ses débuts. Ce qui a fait décoller Internet a été la facilité d'utilisation, via le navigateur, et la pertinence - la capacité à rechercher les informations que vous voulez. Le troisième facteur est le haut débit. C'est ce que, selon nous, Sybase IQ et HANA de SAP apportent [SAP a racheté Sybase en mai 2010]. Mais tous les grands acteurs de notre marché - Oracle avec Exadata, IBM avec Netezza, Teradata - n’ont vraiment commencé à renforcer significativement leurs investissement dans la vitesse qu’au cours des dernières années.
Quel regard portez-vous sur le concept de «big data» ?
De Rozairo : L’association des attentes en matière rapidité et la concrétisation du «big data» est une combinaison gagnante. Et cela recouvre aussi l’environnement «big user ». Banco Macro en Argentine est un bon exemple. Il y a plusieurs années, ils consacraient six utilisateurs experts du décisionnel à la création de rapports destinés à d'autres personnes. Aujourd'hui, 1 700 cadres dirigeants de la banque ont accès non seulement aux rapports prédéfinis, mais peuvent lancer des requêtes ad hoc sur les données. Cela représente une démocratisation de la prise de décision.
Adapté de l’anglais par la rédaction.

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