A l'occasion de la publication de son rapport annuel,
le président de Mozilla Europe dévoile les pistes majeures du
développement de la Fondation. Si, comme en témoigne le rapport
d'activité de 2010 « Mozilla va bien financièrement », Tristan
Nitot explique que les lignes de combat ont désormais tendance à
évoluer. Les boutiques d'applications et la gestion de l'identité en
ligne sont les prochains secteurs sur lesquels la compétition sera
importante.
Quel bilan financier et humain tirez-vous de l'année 2010 ?
Tristan Nitot : Le chiffre d'affaires a atteint 123 millions de dollars, contre 104 millions de dollars en 2009 mais finalement les chiffres ne sont pas très importants. Mozilla va bien financièrement et on assure la pérennité de l'organisation. Il faut mettre les choses en perspective. Nous sommes indépendants du cours de la Bourse et nous n'avons pas d'actionnaires. Ce qui est essentiel, c'est de couvrir les frais, d'alimenter notre fonds de secours.
Aussi, nous avons fait « grandir » l'équipe, lors de notre dernière réunion, nous étions 580 employés. Cela peut paraître faible mais lorsque l'on embauche une personne, on s'assure qu'il fasse son travail avec l'aide de la communauté. On engage donc des multiplicateurs qui vont interagir avec la communauté.
Mozilla tire une grande partie de ses revenus de géants comme Google (via les partenariats sur le moteur de recherche intégré par exemple). Peut-on parler de dépendance envers Google ?
T.N : Nous avons des accords avec les principaux moteurs de recherche portant sur les fonctionnalités incluses dans le navigateur Firefox. Le partenariat avec Google est certes plus important que les autres (il représente 121,1 millions de dollars selon le dernier rapport, ndr) mais il est en cours de renégociation. D'ici la fin novembre, Mozilla partira donc sur de nouvelles bases avec Google.
Parmi les grands projets d'avenir, la Fondation Mozilla compte se positionner en matière de boutiques d'applications. Dans quelle direction souhaitez-vous avancer ?
T.N : Aujourd'hui le marché des applications et des Appstore tourne autour d'une fausse gratuité. Un éditeur échange les données personnelles de l'utilisateur contre un service. Notre volonté est donc de donner aux développeurs et aux consommateurs le pouvoir de maîtriser le développement des applications. En ce sens, il est important de permettre au Web d'avoir un système de boutiques d'applications ouvert.
Pour le moment, il est impossible de passer d'une plateforme à une autre sans racheter une nouvelle fois l'application. Notre objectif est donc de casser le monopole des Store et de permettre au consommateur d'avoir le choix entre plusieurs boutiques en ligne. Mozilla proposera, d'ici la fin de l'année, un système qui ira dans cette direction.
La gestion de l'identité en ligne est également un projet fort de la Fondation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
T.N : A ce jour, l'identité en ligne est gérée par Facebook ou Google. Il y a donc un réel besoin de mettre en place quelque chose de décentralisé. Par exemple, il faut autoriser les internautes à utiliser des avatars pour ne pas mélanger la vie personnelle et professionnelle. Avec le projet baptisé Browser ID, nous proposons une solution typée Web qui permet d'authentifier une personne. Il est possible d'avoir plusieurs profils non liés à l'identité réelle d'un utilisateur.
Concrètement, Mozilla met en place une méthode ouverte et décentralisée destinée à être proposée aux fournisseurs d'accès. Ces derniers vont ensuite pouvoir fournir une gestion de l'identité de leurs clients en validant simplement une adresse e-mail.
Où en est le projet d'OS mobile « Boot to gecko » ? Est-il imaginable de voir une version utilisable d'ici la fin de l'année ?
T.N : Cette initiative a été révélée le jour où on a créé cet espace collaboratif pour y mettre du code. En juillet, nous étions donc au jour 0 du projet. Il s'agit néanmoins d'un programme d'envergure mais qui va prendre plusieurs mois avant de pouvoir montrer quelque chose d'utilisable. Il est donc fort probable que nous ne donnions pas de nouvelles avant l'année prochaine. Pour l'instant, Boot to gecko est au stade des expérimentations, nous sommes encore loin d'un produit fini.
J'ajoute qu'à l'heure actuelle, on ne sait même pas si cela deviendra un produit mais notre objectif est de voir ce qui manque aux plateformes Web pour concurrencer les applications natives sur les mobiles. Passer ou recevoir un coup de fil, des SMS depuis le Web sont autant d'objectifs qui pourront être mis sur la table à moyen terme.
Le marché des navigateurs Web est de plus en plus éclaté. Comment comptez-vous conserver la part d'utilisateurs de Firefox alors que d'autres concurrents connaissent de belles progressions ?
T.N : A la création de la Fondation, notre but était de promouvoir le choix dans les navigateurs, de dynamiser le Web. Désormais ce choix existe. Les lignes d'opposition ne sont plus les mêmes. En grossissant le trait, on se rend compte que dans les années 2000, la bataille opposait le Web contre Windows. Aujourd'hui la problématique est différente. Le mobile est arrivé mais d'autres silos sont à regarder de près : les Appstore, l'identité, tout cela n'est pas dans le Web. A mon sens, il existe une tentation de créer de nouveaux silos, c'est cela que l'on combat.
Quel bilan financier et humain tirez-vous de l'année 2010 ?
Tristan Nitot : Le chiffre d'affaires a atteint 123 millions de dollars, contre 104 millions de dollars en 2009 mais finalement les chiffres ne sont pas très importants. Mozilla va bien financièrement et on assure la pérennité de l'organisation. Il faut mettre les choses en perspective. Nous sommes indépendants du cours de la Bourse et nous n'avons pas d'actionnaires. Ce qui est essentiel, c'est de couvrir les frais, d'alimenter notre fonds de secours.
Aussi, nous avons fait « grandir » l'équipe, lors de notre dernière réunion, nous étions 580 employés. Cela peut paraître faible mais lorsque l'on embauche une personne, on s'assure qu'il fasse son travail avec l'aide de la communauté. On engage donc des multiplicateurs qui vont interagir avec la communauté.
Mozilla tire une grande partie de ses revenus de géants comme Google (via les partenariats sur le moteur de recherche intégré par exemple). Peut-on parler de dépendance envers Google ?
T.N : Nous avons des accords avec les principaux moteurs de recherche portant sur les fonctionnalités incluses dans le navigateur Firefox. Le partenariat avec Google est certes plus important que les autres (il représente 121,1 millions de dollars selon le dernier rapport, ndr) mais il est en cours de renégociation. D'ici la fin novembre, Mozilla partira donc sur de nouvelles bases avec Google.
Parmi les grands projets d'avenir, la Fondation Mozilla compte se positionner en matière de boutiques d'applications. Dans quelle direction souhaitez-vous avancer ?
T.N : Aujourd'hui le marché des applications et des Appstore tourne autour d'une fausse gratuité. Un éditeur échange les données personnelles de l'utilisateur contre un service. Notre volonté est donc de donner aux développeurs et aux consommateurs le pouvoir de maîtriser le développement des applications. En ce sens, il est important de permettre au Web d'avoir un système de boutiques d'applications ouvert.
Pour le moment, il est impossible de passer d'une plateforme à une autre sans racheter une nouvelle fois l'application. Notre objectif est donc de casser le monopole des Store et de permettre au consommateur d'avoir le choix entre plusieurs boutiques en ligne. Mozilla proposera, d'ici la fin de l'année, un système qui ira dans cette direction.
La gestion de l'identité en ligne est également un projet fort de la Fondation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
T.N : A ce jour, l'identité en ligne est gérée par Facebook ou Google. Il y a donc un réel besoin de mettre en place quelque chose de décentralisé. Par exemple, il faut autoriser les internautes à utiliser des avatars pour ne pas mélanger la vie personnelle et professionnelle. Avec le projet baptisé Browser ID, nous proposons une solution typée Web qui permet d'authentifier une personne. Il est possible d'avoir plusieurs profils non liés à l'identité réelle d'un utilisateur.
Concrètement, Mozilla met en place une méthode ouverte et décentralisée destinée à être proposée aux fournisseurs d'accès. Ces derniers vont ensuite pouvoir fournir une gestion de l'identité de leurs clients en validant simplement une adresse e-mail.
Où en est le projet d'OS mobile « Boot to gecko » ? Est-il imaginable de voir une version utilisable d'ici la fin de l'année ?
T.N : Cette initiative a été révélée le jour où on a créé cet espace collaboratif pour y mettre du code. En juillet, nous étions donc au jour 0 du projet. Il s'agit néanmoins d'un programme d'envergure mais qui va prendre plusieurs mois avant de pouvoir montrer quelque chose d'utilisable. Il est donc fort probable que nous ne donnions pas de nouvelles avant l'année prochaine. Pour l'instant, Boot to gecko est au stade des expérimentations, nous sommes encore loin d'un produit fini.
J'ajoute qu'à l'heure actuelle, on ne sait même pas si cela deviendra un produit mais notre objectif est de voir ce qui manque aux plateformes Web pour concurrencer les applications natives sur les mobiles. Passer ou recevoir un coup de fil, des SMS depuis le Web sont autant d'objectifs qui pourront être mis sur la table à moyen terme.
Le marché des navigateurs Web est de plus en plus éclaté. Comment comptez-vous conserver la part d'utilisateurs de Firefox alors que d'autres concurrents connaissent de belles progressions ?
T.N : A la création de la Fondation, notre but était de promouvoir le choix dans les navigateurs, de dynamiser le Web. Désormais ce choix existe. Les lignes d'opposition ne sont plus les mêmes. En grossissant le trait, on se rend compte que dans les années 2000, la bataille opposait le Web contre Windows. Aujourd'hui la problématique est différente. Le mobile est arrivé mais d'autres silos sont à regarder de près : les Appstore, l'identité, tout cela n'est pas dans le Web. A mon sens, il existe une tentation de créer de nouveaux silos, c'est cela que l'on combat.
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