Alors que les entreprises s'intéressent au modèle de l'informatique externalisé, les obstacles freinent les ardeurs. Et les premiers retours ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.
Si le cloud fait couler beaucoup d’encre et de salive, sur le terrain français, le sujet reste encore théorique pour bon nombre d’entreprises. C’est en substance ce que révèle l’étude State of the Cloud 2011* (téléchargeable ici) consacrée à l’adoption du cloud computing dans les organisations professionnelles et les changements qui en résultent dans leur approche de la gestion de leur informatique que Symantec a présenté à l’occasion de sa conférence annuelle Vision 2011 à Barcelone (Espagne). Selon l’enquête, les entreprises françaises hésitent à basculer leur infrastructure dans le nuage pour des raisons de sécurité.
« Les constats de cette enquête confirment ce que nous disent nos clients, justifie Francis DeSouza, président du groupe Enterprise Products and Services de Symantec. Au moment du passage au cloud computing, la sécurité est l’une de leurs principales préoccupations. Pour avoir confiance dans le cloud computing, les départements informatiques doivent s’assurer de disposer de la même visibilité et du même contrôle de leurs données et applications, qu’elles se trouvent dans un cloud ou dans leur propre infrastructure ». Un paradoxe alors que 91 % des sondés estiment que le passage au cloud computing n’aura pas d’incidence, voire améliorera, la sécurité.
Manque de compétences
Autre frein à l’adoption du cloud, le manque de compétences. Pour la moitié des organisations interrogées, les informaticiens internes ne sont pas préparés à ces changements. Et seule une minorité d’entre elles (14 % à 18 % selon le type de cloud) considèrent son personnel « extrêmement bien préparé ». Quel que soit le type de cloud (public, privé, hybride) et de services (IaaS, PaaS, SaaS…). Seul 25 % des équipes informatiques disposent d’une expérience en la matière. Du coup, trois entreprises sur quatre se tournent vers les prestataires extérieurs pour déployer une plate-forme hybride ou une infrastructure de services. Avis aux SSII, VAR et autres intégrateurs du boulevard que leur ouvre le cloud en matière d’opportunité de marché.
Des problématiques qui devraient vite être résolues face à l’intérêt du modèle. Selon Symantec, 73 % à 83 % des entreprises étudient les différentes formes du cloud. Et 70 % des personnes interrogées déclarent avoir adopté ou adoptent actuellement un service de cloud computing quelconque. La messagerie (gestion ou sécurité) arrive en tête des solutions déportées avec la gestion de la sécurité, notamment du web et de la messagerie instantanée.
Moins d’un quart des entreprises sous l’emprise du cloud
Au final, seuls 12 % à 24 % (toujours selon le modèle de cloud) des entreprises affirment avoir basculé leurs services, tous ou en partie, dans le nuage. Et le rythme d’adoption est modeste. « Seule 1 entreprise sur 4 en est actuellement à la phase d’implémentation et près des deux tiers en sont encore au stade des discussions ou aux essais, ou n’envisagent tout simplement pas d’adopter le cloud computing », souligne l’éditeur américain.
Il est vrai que les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Si 89 % des organisations ont franchi le pas pour améliorer l’agilité de leur système informatique, seules 43 % ont trouvé leur bonheur. D’autre part, alors que les promesses d’économies de coût de fonctionnement sont souvent mise en avant, celles-ci ne sont pas toujours au rendez-vous. Seules 52 % des sondées se déclarent satisfaites de ce point de vue. Les déceptions similaires pointent également dans les domaines de la reprise après incident, du rendement, et de l’amélioration de la sécurité. Il n’en reste pas moins que le mouvement naissant du cloud devrait inévitablement s’intensifier dans les années à venir.
Crédit photo : © Beboy – Fotolia.com
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* Enquête réalisée entre avril et juillet 2011 par Applied Research auprès des informaticiens et des cadres responsables des ordinateurs, réseaux et ressources technologiques dans des PME et grands comptes interrogés sur les offres de SaaS publics et privés, IaaS ou PaaS hybrides, ainsi que les infrastructures ou PaaS publiques et privées. L’ensemble des résultats repose sur 5300 réponses collectées dans 38 pays.
http://www.silicon.fr/les-entreprises-francaises-frileuses-face-au-cloud-62410.html
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