Deux études concluent que la région parisienne risque de se faire distancer en matière de très haut débit. Elles préconisent une meilleure coordination des initiatives.
New York, Londres, Stockholm, Barcelone, Amsterdam, sans oublier Singapour, Hong Kong ou Tokyo, ont pris ou prennent le virage du très haut débit et des services numériques qui lui sont associés. Numéro de téléphone unique pour permettre aux citoyens de dialoguer en direct avec les services de la ville pour signaler un problème, wifi public gratuit, soutien à l'industrie numérique, bases de données partagées, mise à disposition de données publiques pour développer de nouveaux services (open data) constituent le socle de la politique numérique qui transforme les principales métropoles mondiales en « Smart City ». Elles en font l'un des piliers de leur attractivité.
Les réseaux très haut débit qui alimentent ces services irriguent aussi les entreprises, facilitant les échanges de grands volumes de données. « New-York est ainsi en train de rattraper San Francisco en matière de création d'entreprises dans les TIC », selon une étude commandée à PwC par l'associations de grands groupes industriels Paris Ile de France Capitale économique (PIDFCE). La région parisienne n'est évidemment pas en reste et constitue « un ecosystème favorable » au développement des TIC, notent les auteurs de l'étude. Les pôles de compétitivité, les incubateurs d'entreprises, les territoires de développement économique du Grand Paris, notamment celui de la création en Seine-Saint-Denis, l'enseignement supérieur -4.000 thèses par an liées au numérique-constituent autant d'atouts.
Cependant, ces initiatives ne constituent pas « une stratégie numérique lisible pour les entre prises et les investisseurs », juge PwC qui n'a pas pu trouver en région parisienne « une initiative numérique qui soit devenue une référence à l'international » et conclut à une certaine « inefficacité dans l'action ».
En charge du financement du développement numérique des territoires dans le cadre du Grand Emprunt, la Caisse des Dépôts arrive pratiquement aux mêmes conclusions dans une étude qu'elle a réalisée parallèlement. « Pour nous, le numérique est un élément essentiel de la stratégie du Grand Paris, explique Karen Le Chenadec, directrice du département numérique des territoires de la Caisse des Dépôts. Il faut une stratégie numérique pour l'ensemble des grands projets mais aussi l'utiliser pour une politique publique plus générale ».
« La région capitale ne peut se contenter d'être une ville lumière et doit s'organiser pour devenir une Smart City », résume le président de PIDFCE Pierre Simon. Pour passer de l'électricité au numérique, l'association formule des propositions : définir une stratégie concertée de long terme, inventer une gouvernance pour la mettre en oeuvre -ce pourrait être la Société du Grand Paris puisque les tunnels de son métro seront parfaits pour accueillir de la fibre optique. L'association évoque aussi l'extension du très haut débit à l'ensemble de la métropole et le développement de l'open-data. La Caisse des Dépôts évoque des PPP pour compléter le financement des infrastructures nécessaires qui se monterait à plusieurs milliards d'euros.
DOMINIQUE MALÉCOT
Photo : AFP/Patrick Kovarik
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0201670959844-le-grand-paris-va-devoir-investir-dans-le-tres-haut-debit-226959.php?xtor=EPR-1500-[la_une_soir]-20110930-[s=461370_n=2_c=202_]-361033@1
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