L'iPhone 4S, le dernier-né de la marque à la pomme, est doté d'une puce plus puissante et d'un logiciel de reconnaissance vocal. Au delà, les innovations de ce nouveau smartphone paraissent décevantes
C'est Tim Cook, le nouvel homme fort d'Apple, qui est monté sur scène, aujourd'hui, à Cupertino, dans la Silicon Valley, pour présenter le nouvel iPhone, le 4S. L'attente était grande mais le remplaçant de Steve Jobs, qui a quitté son poste fin août pour des raisons de santé, n'a pas particulièrement impressionné. Car les innovations du nouvel iPhone 4S, qui sera vendu en France et outre-Atlantique dès le 14 octobre, ne montrent pas un saut technologique important. Au risque de décevoir les clients de la firme.
Sur le plan esthétique, l'iPhone 4S ne se distingue pas de son prédécesseur. En revanche, c'est à l'intérieur que les sont les puces sont plus performantes, la batterie gagne en autonomie et l'appareil photo aura une définition de 8 mégapixels. Une version avec une mémoire de 64 gigaoctets sera commercialisé à 399 dollars avec un abonnement de 24 mois. L'iPhone 4S intégrera iOS 5, le nouveau système d'exploitation d'Apple. Il permettra d'accéder à iCloud, le service de vidéos, musique et photos disponibles à distance. Le « smartphone » de la marque à la pomme sera par ailleurs équipé du système Assistant, une interface vocale permettant de commander son téléphone par la voix.
Google le fait déjà avec Android : il est possible de rechercher un mot sur le moteur de recherche en parlant à son téléphone. Mais les objectifs d'Apple sont plus ambitieux. Le californien tente de rendre l'interface entre l'homme et la machine la plus naturelle possible. Les utilisateurs pourront par exemple envoyer des e-mails ou des SMS en parlant à leur iPhone. Ils pourront aussi poser directement des questions que le logiciel est sensées comprendre -sur le temps, la Bourse, l'heure, l'itinéraire... -, même si celles-ci sont formulées de façon différente. Par exemple « va-t-il pleuvoir demain ? » ou « aurai-je besoin d'un parapluie ? ». L'iPhone comprendra l'anglais, l'allemand et le français. Pour y parvenir, Apple a racheté l'an dernier une société spécialisée dans les logiciels de reconnaissance vocale, Siri. Il aurait aussi passé des accords avec une autre société spécialisée dans le même domaine, Nuance Communications.
Un succès vitalkpour Apple
Le succès de l'iPhone est désormais vital pour Apple. Le smartphone, dont la première version a été commercialisée en juin 2007, représente désormais près de la moitié du chiffre d'affaires de la marque à la pomme. Cette année, les analystes financiers tablent sur 70 à 80 millions d'unités vendues, sachant qu'en moyenne un iPhone vaut 650 dollars. C'est deux fois plus cher que le prix moyen des « smartphones » conçus par HTC, par exemple. Bref, avec une part de marché estimée à 19,1 % au deuxième trimestre, Apple pointe en première position des fabricants de « smartphones » dans le monde, selon le cabinet IDC. L'iPhone est devenu une poule aux oeufs d'or.
Dernière preuve en date, Sprint, le troisième opérateur mobile américain, n'aurait pas hésité à s'engager auprès d'Apple à acheter 30 millions d'iPhone au cours des quatre prochaines années... sans connaître les caractéristiques des futurs modèles ! Pour Sprint, qui refuse d'être distancé par ATT et Verizon, l'addition atteindrait près de 20 milliards de dollars. En France, tous les opérateurs veulent l'iPhone et négocient avec Apple. Les dirigeants de Bouygues Telecom étaient même en Californie, au siège de la marque à la pomme, cette semaine. Free espère l'avoir quand il lancera son offre mobile, début 2012 -son directeur général, Maxime Lombardini, a récemment qualifié les négociations d'« extrêmement longues et difficiles ». Bref, pour les opérateurs, l'iPhone est un « must have ».
Mais face à Apple, la concurrence s'organise. Android, le système d'exploitation développé par Google et utilisé par Samsung, LG, HTC ou encore Sony Ericsson, équipe désormais près d'un « smartphone » vendu dans le monde sur deux. Le moteur de recherche a même racheté Motorola Mobility cet été pour défier Apple. Samsung voit ssa part de marché grimper et Nokia devrait, lui, sortir son téléphone équipé de Windows Phone, la solution de Microsoft, à la fin octobre. Alors Apple est sous pression. Et il n'est pas sûr que cette version 4S suffise à emporter les suffrages. Verdict à Noël.
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