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par Bertrand Garé - Dossier publié par le magazine L'Informaticien le 01/10/2013
Crise ou pas crise ? Les entreprises ne savent plus sur quel pied danser et la visibilité de l’activité se réduit de plus en plus. Pourtant, leurs dirigeants doivent chaque jour prendre des décisions, changer de cap, s’adapter a un environnement mouvant. Chacun de ces mouvements est un risque et il n’est pas toujours évident de faire le bon choix.
Justement, les outils de Business Intelligence, d’aide à la décision, peu importe leur nom, sont là pour aider à trancher entre les différentes options possibles. Mieux, ces outils sont aujourd’hui prédictifs et ne se contentent plus de regarder dans le rétroviseur de l’historique des données.
Ils sont de plus en plus puissants mais également plus simples à utiliser. Ils peuvent désormais être exploités par de non spécialistes ou des novices en sciences statistiques et mathématiques.
Pour enrichir cette vision, de nouvelles technologies permettent de prendre en compte d’autres gisements de données autrefois oubliés, car en dehors des bases de données. C’est le Big Data le dernier buzz de l’industrie : extraire de la valeur métier et des avantages compétitifs de ce magma informe de données pour faire mieux que les autres. Un nouveau Graal ?
Dossier réalisé par Bertrand Garé
La BI : pour se rassurer ?
Crise ou non, le secteur de la Business Intelligence traverse les cycles de l’industrie IT avec toujours autant de bonheur. Si la croissance du secteur se réalise souvent pour de bonnes raisons, il en est une qui est souvent oubliée : la capacité que les outils ont à pouvoir rassurer les utilisateurs avec le sentiment de contrôle qu’ils procurent.
Alors que de nombreux secteurs de l’industrie informatique connaissent des croissances faibles ou des baisses inquiétantes, la Business Intelligence (BI) ressemble à un îlot de prospérité. Avec un chiffre d’affaires total de 13,8 milliards de dollars l’an dernier, le secteur est devenu le quatrième marché dans le logiciel. Il devrait culminer à 17 milliards de dollars en 2016. Le taux de croissance devrait se tasser sous le fait d’une consolidation du secteur, la stagnation de la situation économique et le rallongement des cycles de vente, du fait de projets de plus en plus complexes. Le volume des données reste le principal élément de complexité dans les projets et devrait le rester dans les années à venir.
De grandes opportunités à exploiter
Si les utilisateurs finals recourent de plus en plus à des outils de BI dans leur travail quotidien, leur nombre est encore assez faible. Selon des chiffres communément admis, seuls 15 % des employés utilisent les outils de BI. Ce nombre devrait augmenter significativement dans les années à venir et donc soutenir la croissance du secteur en termes de licences.
Avec le Big Data, de nouvelles possibilités d’utilisation devraient se développer. Si le marché est donc mature, des secteurs comme la finance, gros utilisateur, devrait renouveler les outils ou les fonctionnalités pour se tourner vers l’analyse prédictive. Le marketing sera aussi un des grands pourvoyeurs de projets dans les années à venir. De nouveaux secteurs devraient aussi se convertir selon le cabinet Gartner.
Peu de changement sur le marché
Malgré l’arrivée en fanfare du Big Data, les positions des acteurs principaux du marché ont peu évolué au cours de l’année écoulée. SAP reste en tête avec un peu plus de 22 % de celui-ci. L’emphase mise chez l’éditeur autour de HANA et de l’analyse y sont pour beaucoup et font de SAP un évangélisateur du marché.
Derrière lui, Oracle se maintient à la deuxième place devant IBM, qui grimpe sur le podium en détrônant SAS d’une courte tête en termes de parts de marché. Microsoft complète le quinté mais connaît le plus fort taux de croissance dans ce pack des leaders. Il est fort possible que l’éditeur de Redmond grignote encore quelques places dans les années à venir.
La BI comme assurance
Si tous les signaux sont au vert, il convient d’y ajouter l’aspect psychologique et rassurant de la BI qui apporte un confort et un sentiment de maîtrise dans un environnement de plus en plus chahuté. Les outils ne sont cependant pas infaillibles et encore moins à mettre entre toutes les mains. Les meilleurs des modèles et des statisticiens n’ont pas vu venir les crises récentes. La diffusion d’une véritable culture de la donnée et des analyses de données est encore loin d’être générale même si l’appétence des entreprises de taille moyenne ou petite devrait entraîner une démocratisation de l’utilisation des outils de BI.
Cloud, mobilité et visualisation restent très tendance !
Les outils de business Intelligence évoluent rapidement sous la pression de nouveaux besoins, de nouveaux usages et de nouvelles applications.
Malgré une diffusion toujours limitée dans l’entreprise, les utilisateurs recourent depuis longtemps à des outils leur permettant d’ordonner et de traiter des données pour les analyser et prendre des décisions. Le premier d’entre eux reste le tableur de Microsoft, Excel. Cet outil connaît aujourd’hui ses limites avec la multiplication des feuilles de calcul en circulation empêchant une consolidation et un partage optimal de l’information. Qui n’a jamais vu dans un train ou un avion, une personne faisant dérouler verticalement ou horizontalement une feuille de calcul sans fin pour simplement réaliser un copier-coller dans une cellule du précieux tableur…
D’un autre côté, le choix de ce tableur provenait de la complexité des autres outils de BI sur le marché demandant une culture analytique parfois approfondie. Les utilisateurs ne faisaient que s’adapter au mieux avec ce qu’ils avaient à leur disposition. La première demande des utilisateurs se situe donc dans la simplification des outils mis à leur disposition.
Cette simplification se retrouve à plusieurs niveaux : l’ergonomie et le traitement des données. Un des points est de permettre une exploitation plus simple des données dans les outils de type tableur. Des outils s’installant sur les PC comme Tableau ou Qlikview sont de ce type. L’idée principale est de permettre une navigation aisée dans les données pour permettre à l’utilisateur de « découvrir » ce qui va donner du sens dans le flux de données à sa disposition. La visualisation est l’autre versant de cette simplification avec la possibilité d’interpréter de manière directe sur un graphique les analyses complexes effectuées. La performance des outils est devenue un point incontournable. L’utilisateur moyen veut rapidement la réponse à sa question pour prendre une décision rapide et dans son contexte d’utilisation.
On en arrive souvent à la confusion avec la notion de temps réel qui ne reste, en fait, que l’apanage de certains secteurs ou de cas d’usages précis comme la détection de fraude ou la corrélation en temps réel pour des sites web comme les comparateurs de prix. Il est évident aujourd’hui que les utilisateurs ne supporteraient plus les temps d’attente de plusieurs minutes, voire de plusieurs heures que les outils de BI proposaient auparavant. La performance vise aussi à raccourcir le temps de prise de décision.
Prédire les événements
Plus que de regarder dans le rétroviseur, les entreprises demandent surtout aux outils désormais de pouvoir simuler ou de prendre en compte dynamiquement des éléments pour obtenir des prédictions pour appuyer la prise de décision. Ces éléments peuvent être extérieurs comme la météo, des éléments de relocalisation, des informations financières ou sur la situation de crédit d’un client, d’un fournisseur, d’un partenaire.
Une autre forte demande émerge avec la possibilité de consulter et d’utiliser ces outils dans le contexte d’utilisation et, en conséquence, la mobilité. Cette demande dépasse le contexte d’utilisation des cadres nomades avec la simple consultation de rapport mais commence à s’imposer sur le terrain ou dans les ateliers de production. Le phénomène est cependant loin d’être généralisé et représente une possibilité de croissance du marché. Il est à noter que la plupart des applications mobiles dans le domaine ont été seulement portées sur iOS, l’OS d’Apple, et quelques-unes sur Android, BlackBerry et Microsoft mobile prenant le rôle de parent pauvre.
Il en est de même pour le Cloud qui a encore du mal à prendre sa place en France sur le sujet. S’il simplifie et réduit les coûts de déploiements, il existe peu de demandes et de cas d’usages marquants sur le domaine dans notre pays.
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