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La LNC et SlowControl développent la première solution de traitement post opératoire intégrant un objet connecté pour les patients ayant subi une intervention en chirurgie bariatrique.
Interview croisée de Jean-Luc Treillou, PDG des Laboratoires de Nutrition et de Cardiométabolisme et de Jacques Lépine, PDG de SlowControl.
L'Atelier : Pourquoi avoir souhaité intégrer un objet connecté dans le suivi des patients atteints d'obésité ?
Jean-Luc Treillou : Aujourd'hui, la LNC a développé pour les patients obèses opérés en chirurgie bariatrique une solution thérapeutique intégrée qui combine des produits de nutrition, ainsi qu'un panel de services comme la webcommunauté patient-to-patient, les applications de suivi et de motivation, et le premier serious game d'accompagnement des patients sur 2 ans. Nous souhaitons maintenant proposer une deuxième version de cette solution thérapeutique en y intégrant des objets connectés, en l'occurrence la fourchette connectée de SlowControl. Nous considérons que cet outil a une vraie valeur, une vraie logique physiopathologique dans son utilisation au sein d'un traitement structuré. En effet, il permet non seulement de quantifier mais d'interagir avec le patient, de proposer suivi et conseils sur la façon de changer ses habitudes de consommation.
Jacques Lépine : Nous savions depuis longtemps que la chirurgie bariatrique était un secteur très important, notamment sur la question du manger lentement. De fait, l'obésité a été ainsi définie comme un problème de santé prioritaire par l'OMS, problème qui va en s'accroissant, que ce soit en termes de coûts pour les institutions de santé publique, qu'en termes de vies humaines. Si les acteurs classiques, que ce soient les médecins ou l'industrie pharmaceutique, peuvent traiter des symptômes, il est beaucoup plus difficile de faire changer, sur une longue période, les habitudes acquises. On a ainsi observé dans les deux ans suivant une opération les patients atteints d'obésité ne parviennent pas à suivre leur régime et développent de nouveaux des symptômes. Le but de SlowControl est justement de proposer un accompagnement plus long, plus quotidien mais aussi plus normalisé à travers la fourchette, pour assurer que les soins médicaux ne soient pas rendus nuls par de mauvaises habitudes dans le rapport à la nourriture.
Quel est justement l'apport de SlowControl au traitement de ces patients?
Jean-Luc Treillou : L'objet connecté peut s'avérer être un vrai complément dans le traitement du patient. Comme le dit Jacques Lépine, il s'agit de pouvoir intégrer un objet qui n’est pas uniquement médical au sein du quotidien des patients, que ce soit dans la prévention ou dans les traitements post opératoires. Aussi bien qualitativement que quantitativement, la fourchette est un outil qui sera constamment auprès du patient au moment des repas, un outil d'accompagnement mais aussi un rappel de la réalité de l'importance du rapport au repas dans le succès du système thérapeutique. Cette fourchette va ainsi pouvoir s'interfacer avec les applications de suivi et d'accompagnement pour créer un dispositif global de soin et de contrôle autour du patient.
Jacques Lépine : De tels objets connectés, usuels et nécessaires, s'insèrent assez facilement dans une logique thérapeutique. La fourchette connectée permet de suivre quels aliments sont ingérés et à quel moment. Ces informations sont ensuite remontées au sein notamment du serious game qui va coacher le patient pour vérifier qu'il conserve un comportement adapté. En tant qu'objet connecté, c'est un outil capable de remonter ainsi une variété de données, notamment quant à la chrononutrition, et laisse aussi la possibilité d'intégrer ensuite toute une série logicielle de suivi.
Pensez vous que ce genre de programme puisse être le futur des médicaments?
Jean-Luc Treillou : Nous avons développé ici avec SlowControl la toute première solution thérapeutique intégrant des objets connectés dans le suivi des patients post opératoire. Avec le développement de l'obésité, du diabète et d'autres maladies chroniques, de tels objets pourront s'avérer particulièrement utiles dans l'amélioration de la qualité de vie des patients atteints en permettant un suivi par le médecin et par le patient des progrès réalisés ou des problèmes à résoudre dans leurs habitudes.
Jacques Lépine : L'objet connecté est un complément à l'approche médicale, et de fait les médecins sont assez démunis devant les taux d'échecs importants des opérations en chirurgie bariatrique. Les médicaments soignent, mais les objets connectés peuvent être un facteur de prévention important. Nous sommes de plus dans un univers de soin où les médecins ne sont pas à même physiquement de traiter individuellement chaque patient, de proposer un suivi rapproché et constant, peut-être y a-t-il cependant quelque chose à faire dans le développement d'approches préventives. Intégrer les objets connectés à terme non plus dans la logique post opératoire mais dans une prévention en amont.
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Innovation11 novembre 2013
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