A lire sur: http://www.linformaticien.com/actualites/id/31174/la-deprime-gagne-le-secteur-du-logiciel-et-les-services-informatiques.aspx
par
, le 27 novembre 2013 16:22
On a beau tenter de se persuader que 2014 sera mieux que 2013, les chiffres parlent d'eux-mêmes : croissance incertaine, progression de l'offshore, repli du conseil en technologie. Le Syntec Numérique a livré ce matin ses dernières analyses.
Au cours de sa conférence semestrielle, le Syntec Numérique a livré les dernières tendances conjoncturelles du marché français du logiciel et des services numériques pour 2013 et 2014, établies avec IDC.
Après une stagnation en 2013 (-0,3% à 49,2 milliards d'euros) on se dirigerait vers une modeste croissance de 1,4% en 2014 (+2% pour l'édition de logiciels dont +2,4% pour l'embarqué, +2,3% pour l'infra/outils, +1,7% pour les applicatifs, +1,4% pour le conseil et les services numériques). La mollesse du marché français en 2013 contraste avec un certain dynamisme des zones USA (+4,1%) et Asie-Pacifique (+5,4%). D'où la réorientation vers l'international de nombreuses grandes SSII (ou ESN) françaises qui s'accompagne d'une progression de l'offshore qui devrait encore croître de 10% en 2014.
Pour Christian Nibourel (Accenture) les tendances positives du marché français en 2013 sont venues de l'infogérance notamment applicative ou de l'édition de logiciels (+1,4%). A l'opposé, comme lors de chaque période de crise, le conseil en technologies est le plus déprimé (-2%). Au final, Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique, constate l'absence de croissance sur l'année 2013 mais entrevoit déjà une amélioration sur 2014 qui sera marquée pour l'organisation professionnelle par un engagement fort sur l'éducation et la formation.
D'après l'enquête menée par le BIPE, le secteur des logiciels et des services informatiques représenterait aujourd'hui 43% de l'emploi informatique : 369 000 salariés dont 270 000 informaticiens sur un total de 622 000 informaticiens tous secteurs confondus y compris le secteur public et les indépendants.
Dans le secteur des logiciels et des services informatiques qui a augmenté son effectif de 7000 personnes en 2012, les chiffres clés sont les suivants : 24% de femmes, 93,4% de CDI, 27,5% de moins de 30 ans 22,4% de plus de 45 ans et quatre fois plus de cadres (67%) que dans le reste de l'économie. La rémunération brute moyenne s'élève ainsi à 46,5 K€. C'est 2,7 fois le salaire minimum. Le secteur ne profitera donc que peu, voire très peu, du Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi (CICE) qui ne concerne que les salaires jusqu'à 2,5 SMIC.
Chômage des informaticiens : entre 8,7% et 12,8%
Y a-t-il eu création nette d'emplois d'informaticiens en 2013 ? Il est trop tôt pour le dire. Mais rien n'est moins sûr. Et le syndicat MUNCI apporte sa contribution à la sinistrose ambiante. D'après les chiffres qu'il a obtenu pour la première fois semble-t-il de Pôle Emploi, il y avait, fin septembre 2013, très précisément 76444 demandeurs d'emploi en informatique-télécoms dont 52273 en catégorie A. Pour le MUNCI « le véritable taux de demandeurs d’emploi dans les métiers IT se situe donc entre 8,7% (inscrits Cat.A, au sens du BIT) et 12,8% (toutes catégories). Les métiers de la création multimédia, de la maintenance et du développement informatiques sont les plus touchés par le chômage dans nos professions. Si l’on rajoute les autres codes Rome des métiers du numérique (mais qui englobent aussi d’autres métiers de la communication et de la publicité…), ces chiffres doivent être encore majorés de 10000 à 30000 demandeurs d’emploi supplémentaires. » La pénurie d'informaticiens qu'on ne cesse de mettre en avant pour orienter les jeunes vers cette filière est donc bien toute relative.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire