A lire sur: http://www.lemagit.fr/actualites/2240209310/Microsoft-va-t-il-prendre-pied-sur-le-marche-du-DaaS
Publié: 19 nov. 2013
Il y a beaucoup à dire sur les politiques de licence de Microsoft. Quelque soit le sens dans lequel on prend le sujet, Microsoft ne fait que compliquer la vie de ses clients. Et c’est tout particulièrement vrai pour les fournisseurs de services DaaS - Desktop as a Service - puisque l’éditeur ne leur permet pas de partager des ressources de calcul avec plusieurs clients. Chaque composant matériel doit être assigné à une unique entreprise. Ce qui se traduit par des ressources en excès qui sont perdues alors qu’il serait possible de réaliser de considérables économies d’échelle. Non seulement c’est inefficace, mais il est exaspérant que Microsoft restreigne arbitrairement la mise à profit de choses techniquement possibles.
Surtout, cela signifie que le DaaS coûte plus cher que le déploiement de postes clients Windows. Pour combattre cela, les fournisseurs de services DaaS utilisent des serveurs RDSH (Remote Desktop Session Host) à utilisateur unique. Ceux-ci ne souffrent pas des mêmes restrictions assassines puisqu’il suffit d’acheter une licence d’accès client RDS, par utilisateur, pour chaque utilisateur. Qui plus est, il existe un programme de licences serveurs RDSH pour les fournisseurs de services, qui leur permet de partager n’importe quelle ressource entre leurs clients. Cette pratique se répand chez les fournisseurs de services et au sein des entreprise. Mais le simple fait de devoir faire cela est à l’origine du mouvement #fixvda.
Réflexions sur le projet Mohoro
Imaginons alors la réaction des fournisseurs de services DaaS à l’écoute de rumeurs sur le projet Mohoro de Microsoft… Mohoro est cité comme l’offre potientielle de DaaS de l’éditeur, hébergée dans Azure. Les rumeurs à son sujet sont apparues en mai dernier. Et depuis, il n’y a pas eu d’information supplémentaire émanant de Redmond. En attendant, le marché du DaaS s’organise. Et si Microsoft ne propose pas d’offre, il risque d’être pris de vitesse.
Citrix dispose d’une telle offre. VMware également. Dell… la sienne était basée sur la plateforme de Desktone. Il faudra attendre d’observer les conséquences de son rachat par VMware. Mais Microsoft est bien celui qui a le plus à gagner d’une offre DaaS, et le plus à perdre si les utilisateurs s’éloignent de Windows. L’éditeur se doit donc d’être présent sur ce marché.
A quoi va donc ressembler Mohoro ? Sera-t-il basé sur RDSH, en utilisant une version quelconque de Windows Server ? Si oui, laquelle ? Certains utilisateurs ont encore besoin d’applications 16 bits. Sera-t-il possible de faire fonctionner Windows Server 2003 R2 ou 2008 R1 ? Malgré ces questions, RDSH reste la solution la plus facile, parce que faire fonctionner Windows 7 ou 8 sera compliqué du fait même des restrictions imposées par les licences Windows, définies par Microsoft.
En juillet, Microsoft a amendé son accord de licence pour Azure afin d’étendre l’utilisation des Remote Desktop Services (RDS) dans les machines virtuelles déployées sur Azure, au-delà des tâches d’administration. RDS recouvre aussi bien RDSH (Terminal Services) que le VDI. Mais Microsoft a prudemment noté que les versions clients de ses OS ne peuvent toujours pas être utilisées dans ce contexte.
De quoi faire un peu plus de RDSH un candidat probable. Lors des premières rumeurs, Mohoro s’appelait RemoteApp as a hosted service, ce qui pourrait indiquer une fourniture transparente d’applications via Azure. Mais toutes les informations à son propos sont sorties entre mai et juillet dernier. Et depuis, le DaaS semble susciter un intérêt croissant. Mohoro pourrait-il donc être plus que la simple production d’applications en mode service ?
La question des licences
Tant que Microsoft continue de respecter ses propres règles de licences, il ne devrait pas y avoir de nouvelles plaintes de partenaires craignant qu’il ne leur chipe des clients. Mais si l’éditeur décide qu’il peut changer les règles à sa guise puisqu’il possède l’OS, la situation ne sera pas la même. L’idée la plus débattue consiste à imaginer que Microsoft s’émancipe de ses règles de licence en créant une autre version de Windows, virtuellement identique à la version cliente. Pas forcément probable, mais pas impossible non plus.
Quoiqu’il en soit, si Microsoft entend jouer sur le marché du DaaS, et pas seulement produire des applications en mode Cloud, il devra faire des compromis. L’éditeur devra soit pleinement supporter la méthode du RDSH à utilisateur unique, soit changer sa licence pour le client Windows, soit adopter pour une approche plus drastique, comme créer un OS qu’il pourrait utiliser seul.
Les rumeurs du projet Mohoro sont persistantes, tendant à confirmer que quelque chose se prépare. Mais il reste à savoir exactement de quoi il s’agit.
Adapté de l’anglais par la rédaction.
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