A lire sur: http://www.atelier.net/trends/articles/jeu-amene-lui-reflechir-aux-problematiques-big-data_424801
Alors que le jeu Watch Dogs proposera
d’incarner un hacker, le site évènementiel “WeAreData” permet de prendre
conscience de la prépondérance de la data dans notre vie quotidienne.
Pour assurer la promotion de sa nouvelle
franchise, Watch Dogs, dont le personnage principal est un hacker
naviguant au milieu du monde des données, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft ne s’est pas contenté du traditionnel trailer mais a mandaté l’agence BETC Digital pour une expérience toujours plus immersive. Résultat de cette initiative : le site WeAreData
qui permet à la manière du héros du jeu d’observer de nombreuses
données inhérentes à l’espace urbain qu’elles soient socioculturelles
(taux de chômage, salaire moyen, prix au mètre carré…), géographiques,
ou de type plus pratiques ou techniques : réseaux Wifi, observation des
déplacements des métros, activation des bornes de téléphonie mobile,
des champs magnétiques ou bien des caméras de surveillance. Et si cinq
mois seulement ont été nécessaires à récolter et cartographier ces
données disponibles gratuitement, c’est parce que “la smart city est
déjà réelle”, explique Eugénie Valletoux,
directrice de clientèle chez BETC Digital. “Elle marque la limite entre
fiction et réalité et fait prendre conscience que les données sont là
et sont utilisables”.
API et Open Data rendent utilisables un grand nombre (trop ?) de données
Ainsi, le site WeAreData donne la possibilité d’apprécier
la cartographie des données grâce à une vue subjective des quartiers de 3
grandes capitales européennes : Londres, Berlin, Paris.. Le dynamisme
des données est par ailleurs accentué par l’incrémentation en temps réel
des tweets ou partages Instagram géolocalisés. Car selon ses créateurs
les API de Twitter et Instagram sont les plus ouvertes parmi les réseaux
sociaux et ont permis une utilisation des données de manière largement
abordable. Données sociales par ailleurs rafraichies par plage de
quelques minutes, laissant entrevoir non seulement la capacité du
système à récolter des données mais également à les gérer. En ce qui
concerne les données de transport, si l’API de la RATP n’était pas
encore finalisée lors de la réalisation du projet, le système GTFS
de Google en libre accès et déjà expérimenté aux États-Unis dans des
villes comme Portland est à même de fournir de manière fiable la
véritable fréquence des trains en temps réel. Seules des restrictions
juridiques ou une “autocensure” permettent en fait de ne pas afficher
certaines informations. Ainsi, comme nous l’explique Eugénie Valletoux,
“un tel projet n’aurait pas été possible à mettre en place à Hong Kong
où l’essentiel des données est protégé”.
Une prise de conscience attendue par les citoyens
Cependant, la possibilité d’afficher le taux de criminalité
ou la consommation électrique laisse entrevoir la possibilité
d’intrusion dans la vie privée. En effet, la possibilité d’obtenir d’un
seul coup d’œil la « digital shadow » d’un utilisateur, c’est-à-dire son
activité sur les réseaux sociaux, peut être source d’angoise. C’est
d’ailleurs l’effet attendu, puisqu’Aiden Pierce, le héros du jeu,
invite, à sa manière, l’utilisateur à effacer toute ses données en
téléchargeant une application sur smartphone. La prise de conscience de
l’étendue des données que nous fournissons personnellement et
collectivement est alors totale. Il appartient par conséquent au citoyen
de posséder ses données. “Toutes les sources mentionnées sur le site
sont réexploitables” précise Thomas Boutte,
directeur de clientèle à BETC. En attendant, les utilisateurs se sont
déjà appropriés le site puisqu’il servirait aux recherches de vélo en
libre-service disponibles. Et ce n’est qu’un début : “Le projet n’est
donc pas clos et des évolutions sont possiblement à venir” conclut-il.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire