A lire sur: http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203122392179-competitivite-l-ocde-invite-paris-a-redoubler-d-efforts-629118.php
L'organisation juge « bienvenus » le Cice et l'accord sur l'emploi.
L'organisation juge « bienvenus » le Cice et l'accord sur l'emploi.
Elle suggère d'accroître la concurrence et de réduire les dépenses publiques.
C'est
un nouveau rapport qui pointe le manque de compétitivité de l'économie
française... le jour où la Commission européenne lance une procédure
contre l'Allemagne, accusée d'enregistrer un excédent commercial trop
important (lire page 7). Dans un document publié hier, l'OCDE met en
lumière les raisons du dérapage, depuis le début des années 2000, du
solde extérieur de la France. Le déficit a atteint 46 milliards d'euros
sur les neuf premiers mois de l'année. Pour l'Organisation, qui
représente 34 des pays les plus riches de la planète, cette
détérioration s'explique en partie « par une progression des salaires plus rapide que celle de la productivité », qui a, elle, faiblement grimpé. Un chemin que n'a pas suivi l'Allemagne.
D'autres
pays, tels que l'Espagne ou l'Irlande, ont imité l'Hexagone mais,
particulièrement touchés par la crise, ont commencé à baisser les coûts
salariaux dès 2009 et ont lancé des réformes structurelles. « Cet ajustement n'a pas encore eu lieu en France »,
estime l'institution. Contrairement à celle de ces pays, la balance
commerciale française ne s'est pas améliorée de façon significative et
les salaires horaires réels « sont repartis à la hausse dès 2009, alors que la productivité horaire continuait de baisser », souligne l'OCDE.
Autre levier : la formation
Agir
sur le coût du travail est évidemment au coeur des recommandations de
l'OCDE, la dévaluation de l'euro n'étant pas à l'ordre du jour. Dans ce
rapport dont la publication a été retardée par le gouvernement,
l'institution internationale délivre un bon point au gouvernement
français. Pour Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE : « Le
crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et la loi qui à fait
suite à l'accord sur le marché du travail entre partenaires sociaux sont
des signaux bienvenus et très importants. ». Mais le gouvernement ne doit pas s'arrêter là, selon lui, dans ces deux secteurs.
Une
action est aussi souhaitable dans des domaines autres que celui du coût
du travail, qui permettent d'augmenter la productivité. Par exemple,
l'OCDE incite la France à renforcer la concurrence dans certains
secteurs, comme les industries de réseaux - énergie, transport,
environnement... -, dans le commerce de détail et dans certaines
profession réglementées - pharmaciens, notaires, taxis.... Le prix de
ces services pourrait être réduit avec un assouplissement des
réglementations. L'institution considère aussi qu' « augmenter les
taux d'emploi, qui sont particulièrement faibles pour les seniors et les
jeunes, et réduire le temps partiel subi est essentiel à l'amélioration
de la performance économique de la France ».
L'OCDE n'exempte bien sûr pas le secteur public de l'effort. Les dépenses publiques ayant représenté près de 56 % du PIB en 2011, « l'obtention
de gains de productivité au sein de l'économie française ne peut, dans
ces conditions, être limitée aux activités privées marchandes ».
Enfin, dernier levier important d'amélioration de la compétitivité,
l'école, accusée de creuser les inégalités, et la formation
professionnelle : aujourd'hui, 2 millions de Français sont sans diplôme,
sans formation et sans emploi.
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