samedi 16 novembre 2013

Compétitivité : l'OCDE invite Paris à redoubler d'efforts

A lire sur:  http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203122392179-competitivite-l-ocde-invite-paris-a-redoubler-d-efforts-629118.php


Par Guillaume de Calignon | 14/11 | 06:00 | 

L'organisation juge « bienvenus » le Cice et l'accord sur l'emploi.
Elle suggère d'accroître la concurrence et de réduire les dépenses publiques.

Compétitivité : l\'OCDE invite Paris à redoubler d\'efforts
C'est un nouveau rapport qui pointe le manque de compétitivité de l'économie française... le jour où la Commission européenne lance une procédure contre l'Allemagne, accusée d'enregistrer un excédent commercial trop important (lire page 7). Dans un document publié hier, l'OCDE met en lumière les raisons du dérapage, depuis le début des années 2000, du solde extérieur de la France. Le déficit a atteint 46 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Pour l'Organisation, qui représente 34 des pays les plus riches de la planète, cette détérioration s'explique en partie « par une progression des salaires plus rapide que celle de la productivité », qui a, elle, faiblement grimpé. Un chemin que n'a pas suivi l'Allemagne.
D'autres pays, tels que l'Espagne ou l'Irlande, ont imité l'Hexagone mais, particulièrement touchés par la crise, ont commencé à baisser les coûts salariaux dès 2009 et ont lancé des réformes structurelles. « Cet ajustement n'a pas encore eu lieu en France », estime l'institution. Contrairement à celle de ces pays, la balance commerciale française ne s'est pas améliorée de façon significative et les salaires horaires réels « sont repartis à la hausse dès 2009, alors que la productivité horaire continuait de baisser », souligne l'OCDE.

Autre levier : la formation

Agir sur le coût du travail est évidemment au coeur des recommandations de l'OCDE, la dévaluation de l'euro n'étant pas à l'ordre du jour. Dans ce rapport dont la publication a été retardée par le gouvernement, l'institution internationale délivre un bon point au gouvernement français. Pour Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE : « Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et la loi qui à fait suite à l'accord sur le marché du travail entre partenaires sociaux sont des signaux bienvenus et très importants. ». Mais le gouvernement ne doit pas s'arrêter là, selon lui, dans ces deux secteurs.
Une action est aussi souhaitable dans des domaines autres que celui du coût du travail, qui permettent d'augmenter la productivité. Par exemple, l'OCDE incite la France à renforcer la concurrence dans certains secteurs, comme les industries de réseaux - énergie, transport, environnement... -, dans le commerce de détail et dans certaines profession réglementées - pharmaciens, notaires, taxis.... Le prix de ces services pourrait être réduit avec un assouplissement des réglementations. L'institution considère aussi qu' « augmenter les taux d'emploi, qui sont particulièrement faibles pour les seniors et les jeunes, et réduire le temps partiel subi est essentiel à l'amélioration de la performance économique de la France ».
L'OCDE n'exempte bien sûr pas le secteur public de l'effort. Les dépenses publiques ayant représenté près de 56 % du PIB en 2011, « l'obtention de gains de productivité au sein de l'économie française ne peut, dans ces conditions, être limitée aux activités privées marchandes ». Enfin, dernier levier important d'amélioration de la compétitivité, l'école, accusée de creuser les inégalités, et la formation professionnelle : aujourd'hui, 2 millions de Français sont sans diplôme, sans formation et sans emploi.
Guillaume de Calignon

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