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Volvo a réalisé des tests grandeur nature de ce concept de « batteries structurelles » sur sa S80. La barre anti-rapprochement, qui permet d’éviter les déformations de la coque de l’automobile et augmente sa rigidité, a été remplacée par une structure équivalente composée de fibre de carbone. Plus léger et tout aussi solide, cet élément intègre directement la batterie. © Volvo
Un collectif de
laboratoires de recherche a mis au point, en partenariat avec Volvo, des
éléments de carrosserie en fibre de carbone capables de stocker de
l’électricité. Ils pourraient à la fois faire baisser le poids d’un
véhicule tout en lui conférant un surplus d’autonomie.
Le 23/10/2013 à 14:27
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En remplaçant le toit, le capot et les
portières d’une voiture par des éléments en fibre de carbone constituant
la batterie, Vovlo estime qu’un véhicule pourrait être allégé de 15 %
tout en disposant de 130 km d’autonomie supplémentaire. L’illustration
ci-dessus montre également que ces batteries, en réalité plus proches de
supercondensateurs, peuvent se recharger via le secteur sur une borne
de charge, ou encore se régénérer lors des freinages et décélérations du
véhicule. © Volvo
Les véhicules 100% électriques
peinent toujours à convaincre, essentiellement en raison de leur
autonomie et de leur prix encore élevé. Pour augmenter l’autonomie, il
faut nécessairement plus de batteries, donc plus de poids, avec comme
conséquence beaucoup d’énergie dépensée ne serait-ce que pour déplacer
cet ensemble. Ainsi, la berline Model S de Tesla est capable d’atteindre une autonomie de 500 km, mais l’automobile pèse plus de 2 t.
Face à ce casse-tête, les scientifiques s’évertuent à
trouver des technologies permettant d’alléger les batteries, de les
rendre plus performantes et également plus rapides à charger. Sur cette
problématique, la solution avancée par un collectif de laboratoires de
recherche et de constructeurs, menés par l’Imperial College of London, est séduisante. L’idée consiste à réduire le poids des batteries en les intégrant dans les éléments de la carrosserie (toit, capot, portières, coffre, etc.) du véhicule. C’est l’institut de recherche Swerea Sicomp de Mölndal en Suède qui a élaboré ce concept de batteries dites « structurelles ».
Volvo a réalisé des tests grandeur nature de ce concept de « batteries structurelles » sur sa S80. La barre anti-rapprochement, qui permet d’éviter les déformations de la coque de l’automobile et augmente sa rigidité, a été remplacée par une structure équivalente composée de fibre de carbone. Plus léger et tout aussi solide, cet élément intègre directement la batterie. © Volvo
Pour ces éléments de carrosserie, les matériaux employés pour l’anode et la cathode sont constitués de résine de polymère et de nanotubes de fibre de carbone.
L’électrolyte, quant à lui, est réalisé à partir de fibre de verre.
L'ensemble peut être moulé et adapté au design du véhicule. La fibre de carbone
est très largement employée pour sa robustesse et sa légèreté, et
depuis quelques années les chercheurs ont découvert sa capacité à
stocker de l’énergie et à la délivrer à la manière d’un
supercondensateur. Ainsi, des scientifiques de l’université Stanford aux États-Unis ont déjà mis au point des batteries souples en trempant du textile dans une solution de carbone, puis en ajoutant des particules d’oxyde de manganèse. Pour ce qui est des éléments de carrosserie, la fibre héberge les ions lithium
que l’on retrouve dans la plupart des batteries actuelles. Une fois
adapté à la voiture, ce type de batterie-carrosserie se recharge
classiquement sur secteur, ou, comme dans un grand nombre de véhicules
électriques, par le passage du moteur en mode générateur lors des décélérations ou des freinages.
Un allégement de 15 % et 130 km d'autonomie en plus
Volvo,
partenaire de ces travaux de recherche, a mené des tests grandeur
nature sur une S80. Le constructeur a intégré la batterie comme
garniture intérieure du capot du coffre, et a également modifié la barre
anti-rapprochement qui est située près du parebrise
en haut du logement moteur. Cet élément habituellement en acier est
donc remplacé par cette batterie en carbone qui lui confère : solidité,
légèreté et énergie supplémentaire.
D’après ses calculs, le constructeur suédois
considère qu’en substituant les éléments de carrosserie qui constituent
le toit, le capot moteur et les portières, par ces composants en fibre
de carbone, l’autonomie pourrait atteindre 130 km de plus et le véhicule
perdrait 15 % de poids. En exploitant ce système et en ajoutant
quelques batteries supplémentaires, le gain en autonomie par rapport au
poids est alors séduisant. Le constructeur est optimiste et prédit que
cette invention pourrait être intégrée sur certains modèles de véhicules électriques d’ici trois ans et demi.
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