A lire sur: http://www.pcinpact.com/dossier/723-au-ministere-on-a-teste-la-transparence-de-la-copie-privee/1.htm
Marc Rees le 31 octobre 2013
La Commission d’accès aux documents administratifs nous avait accordé un plein feu vert :
les rapports qui décrivent l’utilisation de la copie privée par les
sociétés de gestion collective sont publics. Après avoir fait la sourde
oreille pendant des mois, le ministère de la Culture nous a finalement
invités à venir sur place pour consulter ces pièces. C’est ce que nous
avons fait.
En mai 2013,
nous réclamions du ministère de la Culture la communication des
rapports d’affectation de la rémunération pour copie privée, non sans
difficulté.
D’abord un rappel. Lorsque 190
millions d'euros de « rémunération » pour copie privée sont prélevés par
les ayants droit, les sociétés de gestion collective ont la douce
obligation d’en conserver 25 %. Ces près de 50 millions d’euros peuvent
alors servir à financer n’importe quelle aide, pourvu qu’elle concerne la création, la diffusion du spectacle vivant ou des actions de formation des artistes (L321-9 du CPI). Le code de la propriété intellectuelle précise que l’aide à la création dont il est ici question peut aussi viser « des actions de défense, de promotion et d'information engagées dans l'intérêt des créateurs et de leurs œuvres », en somme la lutte directe ou indirecte contre la contrefaçon (R321-9 CPI).
En contrepartie, chaque année, les
sociétés de gestion collective ont l’obligation de fournir au ministère
de la Culture un rapport décrivant le sort de ces 25 % : quel festival,
quel projet, quel spectacle, quel avocat, etc. ont été payés avec les
flux financiers puisés sur la copie privée issue de la mémoire ou les
supports. Problème, ces rapports ne sont pas publiés sur le site du
ministère de la Culture, celui-là même qui vante l’importance de la
transparence des données.
Des rapports non publiés, incopiables, mais publics
En juin 2013, après un mois de silence
poli de la Rue de Valois, nous nous retournions devant la Commission
d’Accès aux Documents Administratifs, la fameuse CADA, pour obtenir ces
pièces. Celle-ci nous a donné un feu vert : ces épais rapports non
publiés sont bien publics quoi qu’en pense le ministère de la Culture !
Mais manque de chance, la Rue de Valois nous écrivait parallèlement pour
nous expliquer qu’elle n’avait aucune version électronique et que ces
pièces étaient incopiables car trop épaisses. Seule solution pour
consulter ces documents sur la copie privée ? Venir sur place.
Pour pousser jusqu’à l’absurdité cette
invitation - les fichiers épaulant ces rapports existent bien quelque
part, en amont de l’imprimante ! - nous nous sommes donc rendus au
Ministère voilà quelques jours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire