A lire sur: http://www.courrierinternational.com/article/2014/06/10/intelligence-artificielle-et-limitee
Un logiciel vient de passer le test de Turing : il a été capable de se faire passer pour un humain. Un humain, certes, mais un jeune humain, et pas très intelligent, proteste une partie de la presse, agacée par l'engouement que cette information suscite.
Le programme baptisé Eugene Goostman -DR
Un programme baptisé Eugene Goostman, mis au point par deux ingénieurs ukrainien et russe, est parvenu à passer le 7 juin dernier le test de Turing ! Cette épreuve élaborée il y a 65 ans par le mathématicien britannique, pionnier de l'informatique, consiste à prouver l'intelligence de l'ordinateur via une conversation de cinq minutes avec un humain. Si le cerveau de silicium parvient à berner au moins 30 % de ses interlocuteurs, en se faisant passer pour un être de chair et de sang, il réussit.
La nouvelle, relayée notamment par la BBC, a été présentée comme un événement "historique", une première, par l'université de Reading, en Angleterre, qui a organisé l'épreuve à la Royal Society de Londres. Eugene Goostman a en effet convaincu 33 % des juges qu'il était un être humain. Et plus précisément, un adolescent de 13 ans, indique The Independent. Mais c'est quelque peu exagéré, rétorque la presse spécialisée.
Ils ont simplement eu de la chance
D'abord parce que d'autres "robots" ont déjà réussi ce test, avec de biens meilleurs scores, signale le New Scientist. Des chatbots (des logiciels programmés spécifiquement pour tenir une conversation et donc passer le test de Turing), on en conçoit depuis des lustres. "Dès 1991, un logiciel robot appelé PC Therapist, et créé par Joseph Weintraub, a participé à un test de Turing, et berné 5 des 10 juges, qui ont pensé avoir affaire à un humain. Plus récemment encore, en 2011, le Cleverbot de Rollo Carpenter a tchatté en direct, devant un public, avec 30 personnes, et convaincu 59,3 % des juges présents qu'il était humain". Et puis, "peut-on estimer que l'âge de 13 ans constitue le pinacle de l'intelligence humaine ?", s'interroge le magazine scientifique britannique.
Et quand bien même, ajoute Wired, Eugène a au mieux l'intelligence d'un garçon de 13 ans, pas particulièrement brillant. Le journal américain cite un mail envoyé par le chercheur en intelligence artificielle Joshua Tenenbaum, du MIT : "Il n'y a vraiment pas de quoi être impressionné", a-t-il écrit. "Il n'est même clair qu'ils ont produit un bon logiciel de tchat, ils ont peut-être simplement eu de la chance", ajoute-t-il.
Par ailleurs, d'autres versions du test de Turing seraient plus à même de prouver les progrès de l'intelligence artificielle, souligne Wired. Plusieurs ont déjà été mises au point. Mais pour le chercheur Gary Marcus de la New York University, un robot qui passe le test de Turing, version XXIe siècle, devrait être capable de "regarder n'importe quelle vidéo sur Youtube et de répondre à des questions sur son contenu", a-t-il indiquédans son blog sur le New Yorker.
Eugene Goostman, lui, a seulement réussi à botter en touche quand on lui a parlé de séries télé : "Comment le saurai-je, je n'ai pas vu ce programme !". Il maîtrise au moins l'art d'éluder les questions.
La nouvelle, relayée notamment par la BBC, a été présentée comme un événement "historique", une première, par l'université de Reading, en Angleterre, qui a organisé l'épreuve à la Royal Society de Londres. Eugene Goostman a en effet convaincu 33 % des juges qu'il était un être humain. Et plus précisément, un adolescent de 13 ans, indique The Independent. Mais c'est quelque peu exagéré, rétorque la presse spécialisée.
Ils ont simplement eu de la chance
D'abord parce que d'autres "robots" ont déjà réussi ce test, avec de biens meilleurs scores, signale le New Scientist. Des chatbots (des logiciels programmés spécifiquement pour tenir une conversation et donc passer le test de Turing), on en conçoit depuis des lustres. "Dès 1991, un logiciel robot appelé PC Therapist, et créé par Joseph Weintraub, a participé à un test de Turing, et berné 5 des 10 juges, qui ont pensé avoir affaire à un humain. Plus récemment encore, en 2011, le Cleverbot de Rollo Carpenter a tchatté en direct, devant un public, avec 30 personnes, et convaincu 59,3 % des juges présents qu'il était humain". Et puis, "peut-on estimer que l'âge de 13 ans constitue le pinacle de l'intelligence humaine ?", s'interroge le magazine scientifique britannique.
Et quand bien même, ajoute Wired, Eugène a au mieux l'intelligence d'un garçon de 13 ans, pas particulièrement brillant. Le journal américain cite un mail envoyé par le chercheur en intelligence artificielle Joshua Tenenbaum, du MIT : "Il n'y a vraiment pas de quoi être impressionné", a-t-il écrit. "Il n'est même clair qu'ils ont produit un bon logiciel de tchat, ils ont peut-être simplement eu de la chance", ajoute-t-il.
Par ailleurs, d'autres versions du test de Turing seraient plus à même de prouver les progrès de l'intelligence artificielle, souligne Wired. Plusieurs ont déjà été mises au point. Mais pour le chercheur Gary Marcus de la New York University, un robot qui passe le test de Turing, version XXIe siècle, devrait être capable de "regarder n'importe quelle vidéo sur Youtube et de répondre à des questions sur son contenu", a-t-il indiquédans son blog sur le New Yorker.
Eugene Goostman, lui, a seulement réussi à botter en touche quand on lui a parlé de séries télé : "Comment le saurai-je, je n'ai pas vu ce programme !". Il maîtrise au moins l'art d'éluder les questions.
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