mardi 23 juillet 2013

Pas besoin d'Hådøpi : la Norvège fait fondre le piratage grâce à l'offre légale

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/pas-besoin-d-h-d-pi-la-norvege-fait-fondre-le-piratage-grace-a-l-offre-legale-39792558.htm

Réglementation : Le piratage de biens culturels sur Internet a été divisé par quatre entre 2008 et 2012, selon une étude Ipsos MediaCT pour la Sacem norvégienne.
Une étude d'Ipsos MediaCT pour Norwaco, la société norvégienne de gestion des droits de propriété intellectuelle, révèle une baisse conséquente du piratage des biens culturels en Norvège. En quatre ans, de 2008 à 2012, ceux-ci auraient été réduits de 75%.
Le phénomène est particulièrement important dans le domaine de la musique. Sur la période étudiée, le piratage de fichiers musicaux aurait littéralement fondu, passant de 1160 millions d'échanges en 2008 à 210 millions en 2012. Les copies illégales de séries TV ont aussi baissé significativement, de 135 millions à 55 millions, tandis que les piratages de films sont passés de 125 millions à 65.
L'offre légale contre le piratage
Ces chiffres regroupent dans un même panier la copie illégale des formats physiques, les transferts de disque dur à disque dur via CD ou clé USB, ou les téléchargements illégaux. Ils ne sont pas vraiment détaillés, même si comme partout, il semble que les accès au piratage en ligne prennent le pas sur les copies traditionnelles.

Que s'est-il passé dans le pays ? La Norvège a-t-elle trouvé une arme ultime contre le piratage culturel, dont pourraient s'inspirer les autorités françaises et l'Hadopi ? Presque, car si elle peut être considérée comme telle, cette arme s'appellerait... l'offre légale, selon l'Aftenposten, le journal norvégien qui a révélé l'étude.
Alors que la France se tâte et que les Etats-Unis attaquent au portefeuille, le marché semble avoir trouvé quelques clés en Norvège. Certes, le pays n'est pas en reste quand il s'agit de mettre en place des mécanismes de réglementation. Depuis le 1er juillet par exemple, la loi autorise à bloquer les sites de partage illégal, rendant "beaucoup plus facile de surveiller les pirates", selon le journal.
Ce qui permet de parier sur la force de l'offre légale, c'est la comparaison des trois courbes. Si le piratage musical baisse fortement et régulièrement depuis 2008, la chute est venue plus tard pour les films et séries. Le point de décrochage se situe en 2010 pour les films, et en 2011 pour les séries.
L'industrie culturelle n'abandonne pas la lutte
Cela semble directement lié à l'arrivée de services innovants, peu chers et accessibles techniquement. Spotify et Wimp - le Deezer d'Europe du Nord -et surtout Netflix ont plus fait pour lutter contre le piratage que les barrières mises par les décideurs publics sur Internet, juge l'Aftenposten.
Chaque chute correspond en effet à l'arrivée ou à l'essor de ces services. Spotify, Wimp, Netflix et Lovefilm auraient chacun alimenté la baisse du piratage. De plus, 47% des personnes interrogées par l'étude ont affirmé utiliser régulièrement des services de streaming pour écouter de la musique. Et sur ces utilisateurs, 54% met même directement la main au portefeuille pour payer un abonnement.
Cela dit, cette vision peut paraître un peu limitée. Le journal rappelle que l'industrie ne se sent pas moins menacée pour autant. La lutte contre le piratage existe bel et bien en Norvège, même si elle n'est pas centralisée par une autorité type Hadopi.
L'industrie culturelle tente d'y faire bloquer The Pirate Bay, malgré un échec de l'IFPI (représentant de l'industrie musicale au niveau mondial) en 2009, et compte bien tirer parti de la nouvelle loi sur le droit d'auteur, qui augmente les possibilités de blocage et de contrôle, pour faire baisser un peu plus les échanges illégaux. Mais le plaidoyer pour le développement de l'offre légal est plus que flagrant.

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