A lire sur: http://www.zdnet.fr/actualites/le-decollage-du-nfc-sur-smartphone-c-est-pour-quand-39791886.htm
Analyse : Si le nombre de mobinautes
équipés de terminaux compatibles explose, les usages restent très
embryonnaires. La faute à des applications encore très peu nombreuses et
à des opérateurs mobiles encore frileux. Exemple concret à Strasbourg,
pourtant ville pionnière.
Ceux qui suivent l'actualité de la mobilité depuis quelques années le
savent : le NFC est présenté comme la technologie de rupture depuis
cinq voire dix ans... Et pourtant, on ne voit toujours rien venir.
Ce standard, qui doit révolutionner les usages : achats depuis un mobile, billet de transport embarqué, information..., en passant simplement son terminal près d'une borne ou lecteur compatible est loin d'être une réalité quotidienne.
Pourtant, tout a été fait pour amorcer la pompe, notamment en France avec différentes initiatives menées pour unifier la chaîne de valeur entre opérateurs, services publics, banques, commerçants. On peut notamment évoquer le lancement il y a plusieurs années déjà de Citizy dans plusieurs villes françaises (Caen, Nice, Strasbourg...) et de son soutien de l'Etat à travers les investissements d'avenir.
De plus en plus de mobinautes équipés mais des applications trop rares
Qu'en est-il aujourd'hui ? Il y a d'un côté le discours très optimiste de l'AFSCM, l'association française des services sans contact mobile qui livre des indicateurs illustrant une vraie montée en puissance. Elle met ainsi en avant les 2,8 millions de mobiles compatibles Cityzi en circulation (un parc qui a triplé en 8 mois), 36 modèles de smartphones compatibles et une multiplication par 18 du nombre de points de vente équipés de lecteurs dédiés.
Le Forum Services Mobiles sans contact est de son côté plus mesuré. "Nous sommes désormais au moment du décollage opérationnel, ça va prendre encore du temps mais nous y sommes", déclare Jean-Michel Gadrat, président du forum, lors de l'Université NFC des territoires qui a eu lieu cette semaine à Strasbourg.
Car si le nombre de terminaux compatibles et de mobinautes équipés est en effet en forte croissance, les usages eux restent très embryonnaires. Nous avons pu le vérifier à Strasbourg justement, une ville pionnière en matière de NFC, le Bas-Rhin est d'ailleurs le département français le plus équipé, 14% des commerçants y acceptent le paiement sans contact par exemple.
Dans la ville alsacienne, les premières expérimentations NFC datent de 2007 et ont été amplifiées en 2011 avec l'entrée de l'agglomération dans le programme Cityzi. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que le NFC devient une réalité palpable pour tous les habitants.
Le service le plus naturel, celui des titres de transports intégrés au smartphone, vient à peine d'être lancé. Une application gratuite Android (Ugo) permet ainsi d'acheter des titres à l'unité, des abonnements et surtout de les valider en passant son terminal (26 modèles compatibles chez 4 opérateurs) près d'une borne située sur le quai (voir photo). Un projet qui a exigé plus de 10 millions d'euros d'investissement.
Disponible depuis octobre 2011, le paiement des parkings en NFC (via les horodateurs) reste encore marginal. "Il concerne quelques milliers de personnes", avance un responsable qui évoque "une sensibilisation croissante" Pourtant, le service est pratique avec une facturation par son opérateur ou sa banque à travers une application.
Manque d'implication des opérateurs ?
Quant au paiement chez les commerçants, le chemin sera encore long. Si les cartes de paiement NFC commencent à se généraliser (19% du parc en France), le paiement depuis un smartphone commence à peine à émerger à travers des applications bancaires, notamment du côté de la Société Générale et du CIC.
Au total, seulement 3% des paiements à Strasbourg sont réalisées via le NFC alors qu'un commerçant sur la trois de la ville est équipé de lecteurs compatibles (5% au niveau national). On ne peut donc pas parler de réel engouement.
La connaissance du NFC est en effet très parcellaire mais "une chose est sûre, une fois que l'on commence à y goûter, les usages sont répétés", assure le président du Forum.
Les opérateurs, pourtant en première ligne, sont par ailleurs encore très discrets sur la question. On peut également évoquer le prix de futurs services comme le paiement depuis un smartphone.
L'application de la Société Générale qui sera lancée à Strasbourg en septembre prochain sera ainsi facturée 18 euros par an... Un peu cher pour une simple extension de la carte bleue. Mais la banque estime qu'il s'agit "d'une carte supplémentaire, même si elle est virtuelle, qui dispose d'une sécurité renforcée et de services à valeur ajoutée comme la personnalisation du code".
La banque assure que pour faire décoller les usages, la première année sera gratuite mais le prix pourra légitimement en rebuter certains. Le groupe CIC Crédit Mutuel qui lancera également une application similaire se pose d'ailleurs la question du meilleur tarif... Car l'enjeu est bien de susciter les usages, pas de les limiter par le prix.
On peut enfin évoquer l'absence d'Apple de l'éco-système NFC alors que l'iPhone est très largement répandu. Mais les choses pourraient changer avec la sortie de l'iPhone 5S ou 6 qui selon les rumeurs sera enfin compatible avec la technologie.
Ce standard, qui doit révolutionner les usages : achats depuis un mobile, billet de transport embarqué, information..., en passant simplement son terminal près d'une borne ou lecteur compatible est loin d'être une réalité quotidienne.
Pourtant, tout a été fait pour amorcer la pompe, notamment en France avec différentes initiatives menées pour unifier la chaîne de valeur entre opérateurs, services publics, banques, commerçants. On peut notamment évoquer le lancement il y a plusieurs années déjà de Citizy dans plusieurs villes françaises (Caen, Nice, Strasbourg...) et de son soutien de l'Etat à travers les investissements d'avenir.
De plus en plus de mobinautes équipés mais des applications trop rares
Qu'en est-il aujourd'hui ? Il y a d'un côté le discours très optimiste de l'AFSCM, l'association française des services sans contact mobile qui livre des indicateurs illustrant une vraie montée en puissance. Elle met ainsi en avant les 2,8 millions de mobiles compatibles Cityzi en circulation (un parc qui a triplé en 8 mois), 36 modèles de smartphones compatibles et une multiplication par 18 du nombre de points de vente équipés de lecteurs dédiés.
Le Forum Services Mobiles sans contact est de son côté plus mesuré. "Nous sommes désormais au moment du décollage opérationnel, ça va prendre encore du temps mais nous y sommes", déclare Jean-Michel Gadrat, président du forum, lors de l'Université NFC des territoires qui a eu lieu cette semaine à Strasbourg.
Car si le nombre de terminaux compatibles et de mobinautes équipés est en effet en forte croissance, les usages eux restent très embryonnaires. Nous avons pu le vérifier à Strasbourg justement, une ville pionnière en matière de NFC, le Bas-Rhin est d'ailleurs le département français le plus équipé, 14% des commerçants y acceptent le paiement sans contact par exemple.
Dans la ville alsacienne, les premières expérimentations NFC datent de 2007 et ont été amplifiées en 2011 avec l'entrée de l'agglomération dans le programme Cityzi. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que le NFC devient une réalité palpable pour tous les habitants.
Le service le plus naturel, celui des titres de transports intégrés au smartphone, vient à peine d'être lancé. Une application gratuite Android (Ugo) permet ainsi d'acheter des titres à l'unité, des abonnements et surtout de les valider en passant son terminal (26 modèles compatibles chez 4 opérateurs) près d'une borne située sur le quai (voir photo). Un projet qui a exigé plus de 10 millions d'euros d'investissement.
Disponible depuis octobre 2011, le paiement des parkings en NFC (via les horodateurs) reste encore marginal. "Il concerne quelques milliers de personnes", avance un responsable qui évoque "une sensibilisation croissante" Pourtant, le service est pratique avec une facturation par son opérateur ou sa banque à travers une application.
Manque d'implication des opérateurs ?
Quant au paiement chez les commerçants, le chemin sera encore long. Si les cartes de paiement NFC commencent à se généraliser (19% du parc en France), le paiement depuis un smartphone commence à peine à émerger à travers des applications bancaires, notamment du côté de la Société Générale et du CIC.
Au total, seulement 3% des paiements à Strasbourg sont réalisées via le NFC alors qu'un commerçant sur la trois de la ville est équipé de lecteurs compatibles (5% au niveau national). On ne peut donc pas parler de réel engouement.
L'application de la Société Générale
Il
suffit d'approcher le smartphone du terminal de paiement pour effectuer
la transaction. Pour un montant inférieur à 20 euros, aucun code n'est
demandé
Quels sont les freins ? Pour Jean-Michel Gadrat,
"il y a un vrai besoin d'une impulsion des pouvoirs publics, d'une
grande campagne d'information nationale et d'une implication plus forte
de la part des opérateurs". Ces derniers semblent attendre de "voir
venir" les applications avant de pousser les usages. Pourtant, il y a
encore quelques années, ces opérateurs promettaient des packs de
services tous aussi utiles les uns que les autres. Il faut dire que
chaque acteur a ses propres intérêts. La connaissance du NFC est en effet très parcellaire mais "une chose est sûre, une fois que l'on commence à y goûter, les usages sont répétés", assure le président du Forum.
Les opérateurs, pourtant en première ligne, sont par ailleurs encore très discrets sur la question. On peut également évoquer le prix de futurs services comme le paiement depuis un smartphone.
L'application de la Société Générale qui sera lancée à Strasbourg en septembre prochain sera ainsi facturée 18 euros par an... Un peu cher pour une simple extension de la carte bleue. Mais la banque estime qu'il s'agit "d'une carte supplémentaire, même si elle est virtuelle, qui dispose d'une sécurité renforcée et de services à valeur ajoutée comme la personnalisation du code".
La banque assure que pour faire décoller les usages, la première année sera gratuite mais le prix pourra légitimement en rebuter certains. Le groupe CIC Crédit Mutuel qui lancera également une application similaire se pose d'ailleurs la question du meilleur tarif... Car l'enjeu est bien de susciter les usages, pas de les limiter par le prix.
On peut enfin évoquer l'absence d'Apple de l'éco-système NFC alors que l'iPhone est très largement répandu. Mais les choses pourraient changer avec la sortie de l'iPhone 5S ou 6 qui selon les rumeurs sera enfin compatible avec la technologie.
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