jeudi 2 janvier 2014

Smartphones : Wiko, le petit marseillais fait de l'ombre aux géants

A lire sur: http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/success-stories/0203108005621-smartphones-wiko-le-petit-marseillais-fait-de-l-ombre-aux-geants-58304.php

Par Solveig Godeluck, journaliste | 11/12/2013

    Wiko, société chinoise de Marseille, a pris 10 % du marché des smartphones hors opérateurs en seulement un an.


    Wiko
    Crédits photo : DR
    Le dernier-né de Wiko, le Darkfull, est à 269 euros. Comme tous ses frères, il peut accueillir deux cartes SIM à la fois.
    C'est une petite société marseillaise créée il y a moins de deux ans et demi. Elle compte 60 salariés et pas une usine. Pourtant, cette année, Wiko devrait vendre2 millions de téléphones mobiles, essentiellement en France, dont 80 % de smartphones. Cet astucieux importateur, passé sous pavillon chinois il y a un an et demi, a accompli un tour de force commercial depuis le lancement de son premier terminal Android à la fin de l'été 2012. De janvier à septembre, il détenait 10,5 % en volume du marché des smartphones qui ne sont pas vendus par des opérateurs télécoms ( « open market »). C'est ce qui s'appelle prendre position !

    Wiko peut dire merci à Free

    A force de grimper dans les statistiques de ventes, Wiko a fini par agacer. De janvier à avril, il s'est classé numéro un des ventes en ligne dans l'Hexagone. Le leader mondial Samsung, du haut de ses 80 millions de smartphones vendus par trimestre, a dû répondre en cassant les prix de ses Galaxy Y et Galaxy Ace depuis septembre dans l'Hexagone. Mais les autres fabricants n'ont pas vraiment bronché. Ils sont plus occupés à soigner leurs produits haut de gamme qu'à barrer la route à ce petit marseillais qui se concentre sur les smartphones à moins de 200 euros.
    Cela ne suffit pas à expliquer cette ascension fulgurante. Wiko peut dire merci à Free, qui a entraîné tout le marché du mobile vers un modèle moins subventionné. Le client qui achète un forfait sec à 20 euros doit acquérir par ailleurs un smartphone nu, ce qu'il peut faire via Internet (Amazon, RueduCommerce, CDiscount...), dans une boutique multimarque, ou bien chez Carrefour, Auchan, Boulanger, Darty, etc. « Wiko a pu se développer, parce que l'" open market" représentera la moitié des ventes de mobiles à la fin de l'année, alors qu'il y a deux ans les opérateurs vendaient plus de 90 % des téléphones en France ! », remarque le dirigeant d'un constructeur concurrent.

    Le joker de la double SIM

    « Les clients viennent vers nous parce que le marché du nu est délaissé par les autres constructeurs, mais aussi parce que leurs produits sont trop chers par rapport à la demande », nuance Virginie Barbier, la directrice marketing de Wiko. On ne peut pas dire pour autant que Wiko fasse des produits bas de gamme : son dernier-né, le Darkfull, coûte 269 euros. Il dispose d'un processeur quadricore à 1,5 GHz, avec une caméra 13 mégapixels et une coque en aluminium. Comme tous les terminaux Wiko, il peut accueillir deux cartes SIM à la fois, ce qui est fort utile pour séparer le pro et le perso, ou bien pour les travailleurs frontaliers qui ne veulent pas payer de frais d'itinérance internationale.

    Des blogueurs qui testent les téléphones

    L'expérience du fondateur Laurent Dahan, qui a travaillé pendant quinze ans dans les télécoms chez des grossistes, l'a apparemment aidé à mettre en place un circuit efficace pour acheter les composants et faire assembler au meilleur prix en Asie. De quoi faire baisser les prix sans mégoter sur la qualité des composants. Résultat, Wiko peut cibler les geeks, ces fans de technologie qui se renseignent dans les forums avant d'acheter leur smartphone en ligne. « Nous avons beaucoup travaillé avec les blogueurs qui testent nos produits et en parlent autour d'eux, confirme Virginie Barbier. Nos clients ne veulent pas de low cost comme Alcatel One Touch, Huawei ou ZTE, qui ont une mauvaise image de marque car ils ont attaqué le marché par l'entrée de gamme. »
    A présent, Wiko veut dupliquer son succès en Europe. Le marseillais est devenu chinois depuis son rachat par Tinno, un fabricant de mobiles basé à Shenzhen, qui dispose de ses propres usines. L'investisseur industriel, déjà présent sur les marchés indien et chinois, veut s'étendre pour réaliser des économies d'échelle. Depuis la France, il cherche à rayonner en Europe. Wiko a déjà créé une filialeen Italie, en Espagne, en Allemagne cette année. Il vise à présent la Belgique, le Royaume-Uni, l'Algérie. L'horizon est vaste.

    1 commentaire:

    1. Retrouvez tous les clones chinois dans cette boutique:
      Gsm-Smartphone-Chinois

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