Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
"Chez Coca-Cola, on n'est déjà plus dans le Solomo mais dans le Slumdogs"
A lire sur: http://www.journaldunet.com/ebusiness/marques-sites/ivan-pollard-ivan-pollard-coca-cola.shtml
Le vice-président Monde de Coca-Cola explique comment la
société appréhende le digital et revient sur les enjeux soulevés par
l'explosion du réseau social.
Votre slogan, "Work that matters", met l'accent sur la
nécessité pour une marque de porter le changement au sein de la
société. Un postulat illustré par la campagne "Small World Machines", récompensée d'un Lion d'Or à Cannes. Pourquoi ?
Nous avons toujours estimé important de prendre des engagements pour
faire bouger les lignes au sein de la société. Nous avons été les
premiers à mettre en scène une afro-américaine dans une publicité en
1955 alors que le débat sur les droits civiques faisait rage... De la
même manière, nous n'avons pas hésité à afficher des jeunes, noirs et
blancs, partageant des Coca-colas sur un banc, dans l'une de nos
publicités alors que c'était encore un sujet sensible. On voit beaucoup
de marques mettre l'accent sur le storytelling, sur le contenant plus
que le contenu. C'est bien mais insuffisant. Nous estimons qu'il est
nécessaire de passer à l'action. Promouvoir les belles histoires du
quotidien comme nous l'avons fait avec "Small World Machines" participe
de cette volonté.
"Les internautes ont relayé Small World Machines car la campagne met l'accent sur l'émotion"
La campagne proposait de rapprocher les Indiens et les Pakistanais,
divisés sur la question du Cachemire. Il s'agissait de montrer aux
acteurs du conflit, politiciens et soldats, quel était le ressenti de
leurs populations respectives. Concrètement, nous avons installé deux
distributeurs de part et d'autre de la frontière, connectés de façon à
permettre une communication vidéo live. En accomplissant une tâche de
façon synchronisée (se toucher les mains, dessiner un symbole d'amour ou
de paix), chacun obtenait une bouteille de Coca-Cola de son côté. Une
petite récompense pour les inciter à passer à l'acte et, surtout, un
prétexte pour engager le dialogue entre deux communautés qui se
connaissaient finalement peu.
La vidéo a dépassé les 11 millions de vues. Comment vous y êtes-vous pris pour la mettre en avant ?
Aucune recette magique particulière si ce n'est activer les
mécanismes de la viralité sur Facebook, Youtube et sur Twitter. Une
vidéo "brandée" aura du succès sur Internet dès lors qu'elle véhicule
des images fortes, visuellement ou émotionnellement. C'était le cas ici.
Chacun des internautes qui partageaient la vidéo avait le sentiment de
participer à une action plus globale :ce fameux "work that matters".
Vous évoquez Facebook, les marques semblent mitigées sur la
conduite à adopter sur le réseau social de Mark Zuckerberg. Paid, earned
ou owned media... Quelle est votre position sur le sujet ?
Une chose est sûre, le média payant fonctionne sur Facebook. Nous
investissons d'ailleurs massivement dans des campagnes display, via la
plateforme d'achat traditionnel ou via le Facebook Exchange. Nous
travaillons étroitement avec eux et sommes d'ailleurs de loin la marque
la plus importante sur le réseau social, avec plus de 68 millions de
fans (devant Disney et Redbull qui comptent respectivement 44 et 39 millions de fans, ndlr).
"Nous croyons à l'efficacité des publicités sur Facebook"
Il existe une véritable complémentarité, je pense, entre nos
investissements publicitaires qui permettent d'acquérir de l'audience et
nos actions de community management qui permettent d'engager avec elle.
Tout ce qui apporte de la valeur ajoutée à notre business et à
l'expérience utilisateur m'intéresse. Qu'il s'agisse d'entendre les
retours positifs comme les retours négatifs. C'est en y répondant que
nous nous améliorerons.
Mais n'avez-vous pas peur de voir vos investissements partir
en fumée le jour où Facebook se décide à changer complètement les règles
du jeu ?
Avant toute chose, il ne faut pas oublier que Facebook reste avant
tout un "business" et doit, à ce titre, rendre des comptes à ses
actionnaires qui attendent légitimement un retour sur investissement. Je
ne pense pas que le réseau social prenne un jour de décision irrésolue.
Avons-nous peur ? Non. Avons-nous conscience du risque potentiel ? Oui.
Mais aujourd'hui, c'est une plateforme fantastique pour nous, car
elle nous offre les outils adéquats pour engager avec notre communauté
et apprendre d'elle. Partant de là, je ne vois pas de raison de laisser
ce territoire en friche.
Et le mobile, qui pourrait bientôt devenir le premier écran, on le laisse en friche ou on investit massivement ?
Il ne faut pas nécessairement réfléchir en termes de premier ou
second écran. Je pense qu'il faudra tout simplement penser "écran". Les
Google Glass, dont on annonce l'arrivée prochaine, seront un nouvel
écran. L'enjeu est donc à mon sens de réussir à connecter tous ces
écrans, à recouper les informations en provenance de ces différents
points de contact pour affiner notre connaissance client.
On voit tout un écosystème se structurer autour de ça avec les
réseaux publicitaires, les spécialistes du NFC, les développeurs
d'applications... Le mobile offrira de nouvelles opportunités en matière
de connaissance client pour adresser le bon message au bon moment, en
prenant en considération le contexte dans lequel il consulte son
appareil, la manière avec laquelle il achète et son ressenti à l'instant
T. Chez Coca-Cola, on n'est déjà plus dans le Solomo mais dans le
Slumdogs : social, local, URL platform, mobile, data, operational
platforms, gaming and search. Tout converge.
Ivan Pollard a rejoint Coca-Cola en janvier 2011 en qualité de
vice-président Global Connections. À ce poste, il supervise le
développement et le déploiement de stratégies de connexions innovantes
et efficaces pour les programmes mondiaux et régionaux. Avant d'intégrer
Coca-Coca, Ivan Pollard était global partner chez Naked Communications,
spécialiste de la planification des connexions. Ivan bénéficie de 25
ans d'expérience dans la communication auprès d'agences de publicité
telles que BMP, DDB, Needham et Wieden+Kennedy.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire