lundi 7 avril 2014

La coopération Orange-DGSE va-t-elle entacher la confiance dans le numérique français ?

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La coopération Orange-DGSE va-t-elle entacher la confiance dans le numérique français ?  © Photosteve101 - Flickr - C.C.
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La "coopération étroite" entre Orange et la DGSE pourrait faire un dégât collatéral important. Le secteur numérique français pourrait perdre la confiance de ses internautes.
Selon le quotidien Le Monde, qui a enquêté autour d’une des notes de la NSA révélées par Edward Snowden, la DGSE entretiendrait une coopération étroite avec Orange. Certes, rien d’étonnant à ce que l’Etat français ait tissé des relations de longue date avec l’opérateur national historique, dont il est, de plus, actionnaire.
Mais si l’on en croit le quotidien, l’affaire aurait de troublantes similitudes avec le scandale de l’été dernier autour de la NSA, et qui continue de faire la une. "L’une des forces de la DGSE résiderait dans le fait qu’elle ne se contente pas des autorisations accordées par le législateur pour accéder aux données des clients de France Télécom-Orange. Elle dispose surtout, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent," écrit le journaliste du Monde. Comme la NSA, l’agence française s’intéresserait aussi bien aux données d’internautes français qu’étrangers.
UN NOUVEAU SCANDALE PRISM ? 
Mais l’ombre que cette révélation jette sur Orange risque d’atteindre l’ensemble du secteur numérique. Le scandale de la NSA a ainsi contraint il y a quelques jours Mark Zuckerberg et Larry Page en personne, respectivement patrons et fondateurs de Facebook etGoogle, à sortir de leur silence pour exprimer leur indignation. Dans un rare élan commun, ils se sont offusqués d’être obligés de considérer leur gouvernement comme une menace et non comme l’allié qu’il devrait être. " Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain ", a imploré Larry Page à l’occasion d’une conférence Ted.
Car c’est bien cela que les acteurs du numérique craignent : la perte de confiance des utilisateurs. C’est sur elle que repose le modèle d’affaires du numérique, acteurs du Web et opérateurs télécoms compris. Sans confiance, pas de données. Sans données, pas de revenus. Il est bien sûr difficile aux internautes de renoncer à utiliser les services de Google, Twitter ou Facebook, mais ils prennent de plus en plus conscience de l’utilisation qui est faite des données qu’ils partagent à la lumière d’affaires comme celles de la NSA, et désormais de la DGSE.
Sans oublier que la révolte gronde parmi les élus de différents pays ou à la Commission européenne, des acteurs jusque-là peu sensibles au sujet car peu informés. Sans réaction du secteur numérique pour rassurer les internautes, les notes de la NSA divulguées au grand jour par Edward Snowden pourraient remettre en question son modèle.
Emmanuelle Delsol

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