lundi 20 janvier 2014

Menottes numériques : qui doit avoir la clé ?

A lire sur: http://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/edito/detail/article/menottes-numeriques-qui-doit-avoir-la-cle.html#xtor=EPR-235

Par Sylvia Di Pasquale  |
Certains combats méritent vraiment d’être menés. Ainsi celui de la CGT qui réclame toujours la fermeture des magasins le dimanche, et qui envisage désormais d’instaurer celle des smartphones. Se basant sur la 11e étude du Credoc sur l’usage des nouvelles technologies qui explique que 77% des cadres utilisent leur ordinateur, leur téléphone ou leur tablette à des fins professionnelles en dehors de leurs horaires et lieux de travail habituels, la Confédération Générale des Travailleurs pousse un cri : « Non au SMS professionnel dominical. » Pour une fois, le syndicalisme français s’aligne sur le modèle allemand, puisque son confrère, le très puissant IG Metall demande à la nouvelle coalition d’Angela Merkel de légiférer sur la question. Und schnell, bitte.
Une bien juste cause qui doit devenir prioritaire. Et en cette veille de réveillon, allons donc au-delà des souhaits de l’internationale syndicale. Il ne faut pas seulement en finir avec les SMS du dimanche soir qui rappellent les dossiers en retard, mais aussi avec les « Joyeux Noël » envoyés par les collègues, nos N+1, +2 et plus si affinités.
Même punition dans une semaine à l’occasion de la nouvelle année. « Tous mes vœux pour 2014 » n’est peut-être pas un signe d’affection mais de « harcèlement numérique » pour reprendre les termes choisis de la CGT dans son communiqué du 10 décembre dernier. Smartphoneurs, smartphoneuses, on vous ment : si Jocelyne de la compta vous envoie ses vœux, c’est pour vous rappeler, la fourbe, que vous n’avez toujours pas rendu vos notes de frais 2013.
La carte de vœux électronique de votre client « Vis & Boulons International » ? Une façon détournée et sournoise de vous signaler que vous n’avez toujours pas répondu à son appel d’offres. Cet édito lui-même, d’ailleurs, n’est-il pas une manière de vous faire penser au boulot et à son univers impitoyable afin de vous passer des menottes numériques ? Il est donc strictement interdit de le lire après la fermeture des bureaux.
Certains combats méritent d’être menés, on l’a dit. Et celui du surmenage, du burn-out, des horaires de travail à rallonge en est un, indiscutablement. Mais le traiter par la petite lorgnette de nos petits appendices numériques en voulant codifier leur utilisation est la pire manière de procéder. En ridiculisant d’un coup l’ensemble du problème.
Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr – 23 décembre 2013
Toute la rédaction de Cadremploi vous souhaite de joyeuses fêtes
Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr

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