L’innovation ouverte serait de plus en
plus plébiscitée par les entreprises qui, toutefois, préfèrent certaines
techniques plus que d’autres.
L’usage de l’innovation ouverte au sein des
entreprises semble s’être généralisé : 78% des entreprises européennes
et américaines déclarent l’utiliser, souvent et depuis des années. Ce
sont en effet les conclusions d’une
étude menée par le
Centre Gardwood pour l’innovation en entreprise de l’Université de Californie et la
Fraunhofer-Gesellshaft,
un organisme allemand spécialisé dans la recherche en sciences
appliquées sur 2800 grandes entreprises. Mais tous ses aspects n’ont pas
la même importance aux yeux des entreprises. Ainsi, la co-création avec
le consommateur, l’utilisation informelle des réseaux sociaux et la
collaboration avec la recherche universitaire serait favorisées.
Quelques acteurs privilégiés
L’importance de ces trois techniques, sur un barème de 1 à 7, est
respectivement jugée par les entreprises interrogées à 5.5 pour
l’innovation issue du consommateur, de 5.2 pour une approche plus
interne et 4.9 pour les universités. Sans surprise, la concurrence est
perçue comme ayant un faible rôle dans l’innovation ouverte, avec 2.5.
De même, le crowdsourcing et les intermédiaires spécialisés dans
l’innovation ouverte paraissent négligeables aux entreprises. La part
allouée à cette stratégie est conséquente, l’entreprise médiane
interrogée attribue 20 employés à l’innovation ouverte et y alloue un
budget de 2 millions de dollars. En ce qui concerne les défis à relever
pour s’investir dans l’innovation ouverte, les compagnies sondées jugent
la gestion du changement d’organisation interne et des relations avec
les sources d’innovations externes plus importante que la protection des
connaissances décisives et de la propriété intellectuelle.
Un phénomène en développement
Pour
Henry Chesbrough,
l’un des premier à avoir mis en lumière ce concept, l’étude montre
clairement que «l’innovation ouverte n’est pas un simple engouement qui
va s’évanouir mais un phénomène qui va s’inscrire dans la durée ». Ses
propos semblent confirmer par les faits : aucune entreprise ayant adopté
cette méthode ne l’a abandonnée pour une approche plus fermée. Et
l’étude semble le confirmer, puisque quand on demande la satisfaction
des entreprises vis-à-vis de la pratique de ce type d’innovation, on
s’aperçoit que celles l’utilisant depuis plus de deux ans et demi
accordent une note de 4,9 sur 7 contre 4,1 pour une expérimentation plus
courte. En outre, plus la part des projets recourant à l’innovation
ouverte d’une entreprise est grande, plus cette dernière apprécie la
méthode. On passe de 3,9 sur 7 de satisfaction pour les entreprises avec
moins de 10% de projets contenant un apport extérieur à 5 pour celles
dont ce taux dépasse 50%.
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