Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
A lire sur: http://www.usine-digitale.fr/article/pour-des-zones-franches-numeriques.N205287#xtor=EPR-251
Publié le
Dans une tribune pour L'Usine Digitale, le PDG de Bull, Philippe
Vannier, revient sur la nécessité pour la France de relever le défi du
numérique et de valoriser ses atouts en la matière. Il propose de créer
des "labs numériques", des zones franches pour les start-up avec une
fiscalité avantageuse et des contraintes administratives réduites.
Aujourd’hui, le monde et l’industrie sont bouleversés par trois forces
disruptives majeures : la révolution technologique, la mondialisation et
le défi environnemental. Le numérique est au cœur de ces trois
révolutions. Il bouleverse à la fois l’économie (en dématérialisant de
nombreuses chaînes de valeur), la société (avec l’avènement de la
génération Y) et le monde.
Dans ce nouveau monde, la France a à la fois des défis à relever et des
atouts à valoriser en s’appuyant sur ses forces : une expertise des
technologies de l’information (IT) de pointe avec ses constructeurs,
SSII et opérateurs, de grands acteurs industriels et une culture des
grands projets lui conférant une véritable capacité à les répliquer à
l’international.
La France a les moyens et doit avoir l’ambition d’être le moteur du
numérique de l’Europe. Mais l’Etat a un rôle majeur à jouer pour
accompagner l’innovation. l’Etat peut aller plus loin
Il l’a compris et développé des initiatives : la création des pôles de
compétitivité a été un élément décisif. Plusieurs sont fortement
impliqués dans l’IT, comme en particulier Systematic (région
parisienne), Cap Digital (Paris) ou Minalogic (Rhône-Alpes).
Les plans numériques 2012 puis 2020 permettent de valoriser les enjeux
technologiques comme les supercalculateurs, le Cloud, la sécurité, le
Big Data…
Les récentes annonces du gouvernement concernant le plan numérique vont
apporter une nouvelle contribution notamment par le travail du
commissaire général à l'investissement Louis Gallois et les 34 plans
industrie lancés par le président de la République la semaine dernière.
Malgré ces initiatives, l’Etat peut toutefois aller plus loin.
Nous savons que tout s’accélère, les technologies nouvelles élargissent
chaque jour un peu plus les opportunités d’innovations. La compétition
technologique européenne et mondiale se durcit et donne aujourd’hui
l’avantage aux pays les plus organisés et les plus conquérants, dont
bien sûr les Etats-Unis mais aussi la Chine.
L’Etat français doit être décomplexé et tester toutes les initiatives.
Il faut profiter de cette période de rupture pour innover en matière
d’initiative entrepreneuriale dans le numérique. Une idée : lancer des "labs", espaces de tests pour les starts-up
Sous forme de zones franches, ces "labs numériques" bénéficieraient de
contraintes administratives et fiscales quasi inexistantes. Leur unique
contrainte serait de n’adresser qu’exclusivement l’export afin de ne
pas déstabiliser des entreprises françaises déjà existantes sur le
territoire et ne pas fausser la compétitivité nationale. Afin que le
modèle bénéficie d’un cercle vertueux, il faudrait également mettre en
place une fiscalité avantageuse pour les investisseurs pour que le
risque pris puisse éventuellement être récompensé.
Décompléxés en matière d’innovation technologique, stimulés par une
politique fiscale et administrative ultra souples, ces labs pourraient
se concentrer sur le nerf de la guerre, l’innovation, l’usage et la
compétitivité à l’échelle européenne voire mondiale.
Combien de jeunes entrepreneurs innovants ont été étouffés par un
marché français dense et une politique administrative et fiscale trop
lourdes ? Combien de projets, pourtant moteurs pour la souveraineté
numérique française, ont été avortés ?
Les technologies d’avenir ont déjà été identifiées par le gouvernement,
il reste à transformer ces technologies en entreprise et en emplois.
Concentrons-nous aujourd’hui sur ses technologies pour mieux nous
étendre à d’autres secteurs demain.
4 technologies sont porteuses aujourd’hui :
- la puissance de calcul qui démultiplie les capacités d’innovation,
- le Cloud qui permet d’accéder à l’IT à la demande,
- le Big Data qui permet de mieux comprendre, analyser et réagir,
- l’Internet des objets qui consacre l’hybridation des mondes réels et numériques.
Le monde technologique évolue si vite qu’il n’est plus nécessaire de se
projeter à 10 ans pour mesurer une réelle innovation et en créer son
besoin sur le marché. Aujourd’hui, trois ans suffisent pour imposer une
technologie et répondre à une demande.
La France a ses cartes à jouer, mais elle ne peut plus se permettre de
seulement suivre : elle doit innover et créer, être le leader, celui qui
impulse de nouvelles pratiques visant à redéfinir les positions
établies.
Donnons-leur ces trois ans, donnons à la France et à ces entrepreneurs
innovants l’opportunité de définir un nouvel échiquier mondial
numérique. Philippe Vannier, président-directeur général du groupe Bull
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