Afin de déterminer les villes les plus
attrayantes, le MIT a développé un outil permettant de quantifier la
perception que les citoyens ont des espaces urbains de leur cité en leur
proposant d’évaluer des images de ceux-ci.
L'observation de différentes villes montre
immédiatement l'inégalité profonde des espaces urbains, qu'il s'agisse
de gouffres économiques ou sociaux qui les séparent du reste de la ville
à laquelle ils s'intègrent. La perception que possède un citoyen de sa
cité varie selon les lieux, qui peuvent être considérés comme
résidentiels, professionnels, favorisés, défavorisés... Néanmoins,
jusqu'aujourd'hui, la capacité à comprendre ces espaces et leur impact
sur l'environnement immédiat demeurait incertaine. Trois chercheurs du
MIT, Philip Salesses, Katja Schechtner et César A. Hidalgo, ont
développé un
outil informatique
qui permet de réunir en une représentation cartographique la perception
immédiate qu'ont les habitants de leur ville. Ce programme permettrait
de mesurer les contrastes d'un ville d'après des relevés empiriques.
Une étude empirique
Afin de mener à bien leur étude test, les chercheurs ont mis en ligne
un site qui permet à n'importe quel internaute de participer à leur
expérimentation. Le site Internet présente deux photos d'une même ville à
une personne : celle-ci doit ensuite à répondre à l'une des trois
questions qui peuvent être posées : lequel de ces lieux semble le plus
sûr ?, lequel de ces lieux semble le plus unique et lequel de ces lieux
semble le plus riche ? En fonction des réponses collectées, un
algorithme établit un ratio de réponse « pour » et « contre ». Cette
mesure permet entre autres de ne pas présenter toujours un lieu favorisé
en comparaison d'un lieu défavorisé. Ces chiffres, une fois pris en
compte, sont représentés sur une carte. Cela permet d'établir rapidement
la perception empirique que les citoyens ont de leur environnement
proche.
Lieux d'entente et de discorde
Pour les besoins de leur expérience, les chercheurs ont considéré
quatre villes différentes : New-York, Boston, Linz et Salzburg. A l'aide
de 7 872 internautes venus de 91 pays différents, ils ont pu établir
les comparaisons entre les photographies tirées de Google Street View ou
prises manuellement par leurs soins. Plusieurs conclusions
apparaissent. Premièrement, l'opinion des personnes est plus tranchée
pour les villes nord-américains qu'européennes, c'est-à-dire que les
espaces urbains « bons » ou «mauvais » sont plus vastes et plus
regroupés, tandis que l'opinion est plus contrastée vis-à-vis des villes
européennes. De même, dans le cas de New-York, les réponses ont ensuite
été comparées avec les données rendues disponibles par le police de la
ville. L'outil développé par les chercheurs du MiT permettrait donc de
comparer la perception des citoyens directement avec le taux de
criminalité d'une ville.
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