mercredi 11 septembre 2013

Free Mobile a pris 10 % du marché

A lire sur:  http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202978696196-free-mobile-a-pris-10-du-marche-599817.php

Par Solveig Godeluck | 01/09 | 16:22 | mis à jour le 02/09 à 09:32 | 
Après sa guerre éclair de 2012, l’opérateur continue d’avancer en lançant des offensives commerciales. Il s’appuie sur le cash du fixe, sa poule aux œufs d’or.
La capitalisation boursière du groupe a dépassé les 10 milliards d’euros. - AFP
La capitalisation boursière du groupe a dépassé les 10 milliards d’euros. - AFP
Free Mobile a presque doublé sa part de marché en un an. Au premier semestre, le quatrième opérateur a engrangé 1,59 million de nouveaux abonnés, portant le total à 6,8 millions  –  contre 3,6 millions un an plus tôt. Après le lancement fulgurant de janvier 2012, c’est une performance de parvenir à recruter à ce rythme. Free Mobile a pris 10,3 % du marché et a doublé son chiffre d’affaires, à 600 millions d’euros au premier semestre.
Le groupe de Xavier Niel tient son cap : accroître rapidement sa taille critique. Cela lui a permis de bénéficier à plein de l’avantage réglementaire de départ (l’asymétrie des tarifs de reversements entre opérateurs a pris fin en juillet), et de constituer une base de clients qui deviendra plus rentable avec le temps. Grâce à cette stratégie de croissance, sa maison mère, Iliad, paraît largement en mesure d’atteindre son objectif de chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros en 2015. Et sa capitalisation boursière a dépassé 10 milliards d’euros, ce qui en fait un candidat potentiel à l’entrée au CAC 40. La composition de l’indice pourrait d’ailleurs être modifiée cette semaine.
Les dirigeants de Free Mobile ne sont pas restés les bras croisés après le « blitzkrieg » commercial des premiers mois. En décembre dernier, il a fallu revenir sur le champ de bataille avec des offres à 2 euros « enrichies » : deux heures de communications au lieu d’une, et surtout des SMS illimités, idéal pour les collégiens avides de « texting ». Free répliquait ainsi à Bouy-gues, qui avait lancé un forfait d’abondance à 10 euros entre les deux lames du ciseau Free Mobile (formules à 2 et à 20 euros). La campagne de publicité sur le « 2 euros » a rencontré un grand succès au début de l’année, avec 870.000 nouveaux clients en trois mois. Puis l’effet s’est estompé, et le quatrième opérateur n’a engrangé « que » 720.000 abonnés au deuxième trimestre. Fin mai, il a relancé les hostilités en offrant un deuxième forfait à prix réduit par foyer (16 euros).

Hausse de la rentabilité

En tout cas, cette guerre commerciale ne se traduit pas par un effondrement de la rentabilité du groupe, même si la part des abonnés à 2 euros progresse. Au contraire, la marge d’Ebitda a crû de 3,1 points, pour atteindre 32% au premier semestre. Le résultat net d’Iliad a bondi de 78 % en un an, à 141,8 millions d’euros. Le groupe se paie même le luxe de réduire sa dette nette, qui pèse désormais moins que l’excédent brut d’exploitation.
Dans le mobile, l’amélioration découle de l’accroissement de la part du trafic qui passe sur les antennes de Free Mobile, au lieu d’emprunter celles de son partenaire commercial Orange. Selon les statistiques collaboratives produites par le site Toosurtoo, ce taux a grimpé à 38 %, alors qu’il était inférieur à 20 % en décembre. L’opérateur bénéficie depuis janvier de la mise en service de ses fréquences 900 MHz, beaucoup plus efficaces pour couvrir de vastes zones à peu de frais. De plus, il peut déployer son réseau de façon optimisée, en investissant d’abord là où sont ses clients et en laissant le soin à son partenaire d’itinérance de s’occuper des zones moins fréquentées. Résultat, Free Mobile revendique un taux de couverture de 50 % de la population fin juin.
Mais la poule aux œufs d’or demeure l’activité fixe, grâce à la bonne performance commerciale du semestre (41% de part des recrutements nets), elle-même liée en partie à l’attrait des offres mobiles. Cette poule aux œufs d’or n’est pas régulière : elle pond de plus en plus de bénéfices et de cash. Car Free verse moins d’argent à Orange pour utiliser son réseau de cuivre, avec un taux de dégroupage de 94,4 %. De plus, la part des abonnés détenant une Freebox de dernière génération croît. Or ce boîtier, sixième du nom, est couplé avec un abonnement plus cher. La croissance est peut-être dans le mobile, mais le fil, lui, est en or pur.

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