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Après sa guerre éclair de 2012, l’opérateur continue d’avancer en lançant des offensives commerciales. Il s’appuie sur le cash du fixe, sa poule aux œufs d’or.
Après sa guerre éclair de 2012, l’opérateur continue d’avancer en lançant des offensives commerciales. Il s’appuie sur le cash du fixe, sa poule aux œufs d’or.
Free Mobile a presque doublé sa part de marché
en un an. Au premier semestre, le quatrième opérateur a engrangé 1,59
million de nouveaux abonnés, portant le total à 6,8 millions – contre
3,6 millions un an plus tôt. Après le lancement fulgurant de janvier
2012, c’est une performance de parvenir à recruter à ce rythme. Free
Mobile a pris 10,3 % du marché et a doublé son chiffre d’affaires, à 600
millions d’euros au premier semestre.
Le groupe de Xavier Niel tient son cap : accroître rapidement sa taille
critique. Cela lui a permis de bénéficier à plein de l’avantage
réglementaire de départ (l’asymétrie des tarifs de reversements entre
opérateurs a pris fin en juillet), et de constituer une base de clients
qui deviendra plus rentable avec le temps. Grâce à cette stratégie de
croissance, sa maison mère, Iliad, paraît largement en mesure
d’atteindre son objectif de chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros en
2015. Et sa capitalisation boursière a dépassé 10 milliards d’euros, ce
qui en fait un candidat potentiel à l’entrée au CAC 40. La composition
de l’indice pourrait d’ailleurs être modifiée cette semaine.
Les
dirigeants de Free Mobile ne sont pas restés les bras croisés après le «
blitzkrieg » commercial des premiers mois. En décembre dernier, il a
fallu revenir sur le champ de bataille avec des offres à 2 euros «
enrichies » : deux heures de communications au lieu d’une, et surtout
des SMS illimités, idéal pour les collégiens avides de « texting ». Free
répliquait ainsi à Bouy-gues, qui avait lancé un forfait d’abondance à
10 euros entre les deux lames du ciseau Free Mobile (formules à 2 et à
20 euros). La campagne de publicité sur le « 2 euros » a rencontré un
grand succès au début de l’année, avec 870.000 nouveaux clients en trois
mois. Puis l’effet s’est estompé, et le quatrième opérateur n’a
engrangé « que » 720.000 abonnés au deuxième trimestre. Fin mai, il a
relancé les hostilités en offrant un deuxième forfait à prix réduit par
foyer (16 euros).
Hausse de la rentabilité
En
tout cas, cette guerre commerciale ne se traduit pas par un
effondrement de la rentabilité du groupe, même si la part des abonnés à 2
euros progresse. Au contraire, la marge d’Ebitda a crû de 3,1 points,
pour atteindre 32% au premier semestre. Le résultat net
d’Iliad a bondi de 78 % en un an, à 141,8 millions d’euros. Le groupe
se paie même le luxe de réduire sa dette nette, qui pèse désormais moins
que l’excédent brut d’exploitation.
Dans
le mobile, l’amélioration découle de l’accroissement de la part du
trafic qui passe sur les antennes de Free Mobile, au lieu d’emprunter
celles de son partenaire commercial Orange. Selon les statistiques
collaboratives produites par le site Toosurtoo, ce taux a grimpé à 38 %,
alors qu’il était inférieur à 20 % en décembre. L’opérateur bénéficie
depuis janvier de la mise en service de ses fréquences 900 MHz, beaucoup
plus efficaces pour couvrir de vastes zones à peu de frais. De plus, il
peut déployer son réseau de façon optimisée, en investissant d’abord là
où sont ses clients et en laissant le soin à son partenaire
d’itinérance de s’occuper des zones moins fréquentées. Résultat, Free
Mobile revendique un taux de couverture de 50 % de la population fin
juin.
Mais la poule aux œufs d’or demeure
l’activité fixe, grâce à la bonne performance commerciale du semestre
(41% de part des recrutements nets), elle-même liée en partie à
l’attrait des offres mobiles. Cette poule aux œufs d’or n’est pas
régulière : elle pond de plus en plus de bénéfices et de cash. Car Free
verse moins d’argent à Orange pour utiliser son réseau de cuivre, avec
un taux de dégroupage de 94,4 %. De plus, la part des abonnés détenant
une Freebox de dernière génération croît. Or ce boîtier, sixième du nom,
est couplé avec un abonnement plus cher. La croissance est peut-être
dans le mobile, mais le fil, lui, est en or pur.
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