Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
▼
mardi 1 octobre 2013
Les services de partage bouleversent l’économie mondiale
A lire sur: http://www.usine-digitale.fr/article/les-services-de-partage-bouleversent-l-economie-mondiale.N205404#xtor=EPR-4
Les services de partage bouleversent l’économie mondiale
Les services dits "de partage", ou collaboratifs, deviennent de plus en
plus populaires au travers d'entreprises comme Airbnb, Uber, Lyft,
Chauffeur Privé ou Blablacar en France. Ces compagnies se heurtent
toutefois à des obstacles juridiques sans fin. Pourquoi
bouleversent-elles tant l'économie mondiale?
Une nouvelle industrie a vu le jour avec
la multiplication des services collaboratifs, qui permettent aux
utilisateurs de partager l'usage d'un bien. Voiture, appartement... Les
entreprises comme Airbnb, Uber, Lyft, Taskrabbit ou Blablacar en France
sont les représentantes les plus connues cette nouvelle économie dite
"du partage". Elles se rémunèrent grâce à une commission prélevée sur
les transactions effectuées entre particuliers, et favorisent les
échanges.
Longtemps ignorés par les industries traditionnelles, ces services sont maintenant obligés de se battre en justice pour établir leur légitimité. Révolution en marche ou industrie hors-la-loi ? Elles changent la donne
Les entreprises phares de l’économie du partage
- Airbnb, le service américain de location de logements entre particuliers fondé en 2008, comptait 4,5 millions d'utilisateurs en 2013 selon Fast Company.
Le site permet de sous-louer son appartement ou de loger "chez
l'habitant", pour moins cher qu'à l'hôtel est estimée à 2,5 milliards de
dollars.
- Taskrabbit, site sur
lequel on peut louer les services d'un particulier, du ménage au design
de site internet, avait levé près de 38 millions de dollars, mais vient
de licencier 20% de ses effectifs.
- Uber offre un service de
commande de chauffeur privé via une application smartphone. Arrivée en
France il y a près de deux ans, cette compagnie californienne est
maintenant présente dans 35 pays. Une réplique française,
Chauffeur-privé, grandit en popularité.
- Sur Lyft,une autre application
smartphone, les particuliers deviennent chauffeurs en utilisant leur
propre voiture et les courses sont commandées en un clic.
- BlaBlaCar, site français de
covoiturage créé en 2004, compte 3 millions de membres. Son patron
affirme que la compagnie transporte 600 000 passagers par mois.
Ces entreprises ont permis de monétiser de nouveaux biens, et ont créé
de nouveaux marchés, comme celui de la location de logement entre
particuliers que Rachel Botsman, experte du sujet, estime à 26 milliards de dollars. L'auteur de "What's Mine Is Yours: The Rise of Collaborative Consumption" estime
également à plus de 100 milliards de dollars le poids de l'économie du
partage, mais admet qu'il est encore trop tôt pour se prononcer sur des
chiffres précis.
Ces services de partage ont surtout permis une redistribution du pouvoir économique. En mars dernier à SXSW, la conférence technologique d'Austin au Texas, un panel composé d'Airbnb, Etsy (le
site de vente en ligne de créations maison), Relay Rides, expliquait
que la notion clé de cette économie est "l'empowerment". Traduction : en
ces temps de crise, il s'agit de redonner le pouvoir aux individus, qui
utilisent leurs propres biens pour créer des formes alternatives de
revenus. Selon Nathan Blecharczyk,
co-fondateur d'Airbnb, c'est également pour les utilisateurs "une façon
de contribuer", et de reprendre part à une économie qui les a mis sur
la touche. Elles dérangent
Ces entreprises se sont rapidement heurtées aux industries
traditionnelles et aux régulateurs qui les assignent en justice pour
concurrence déloyale. En France, les taxis ont remporté la bataille pour
l'instant face aux Véhicules de Tourisme avec Chauffeur. Aux
Etats-Unis, Airbnb est en difficulté face aux lobbys hôteliers, et à New-York son utilisation est plus ou moins devenue illégale. Uber vient de perdre une énième bataille aux Etats-Unis, dans la ville de Dallas. De nombreux commentateurs y ont vu un favoritisme des politiques envers
les taxis traditionnels. Toutefois en Californie, berceau de nombre de
ces start-up, la Commission des Services Publics a enfin autorisé les
services comme Uber et Lyft - sous certaines conditions bien précises -
en établissant une toute nouvelle catégorie de service, la "Transportation Network Company". Signe que les temps changent ? Elles sont solidaires
Pour lutter contre les régulateurs et les sceptiques - comme pour eBay
et Amazon, les comportements ne changent pas du jour au lendemain -
l'industrie s'est associée à un nouveau groupe de défense : Peers.
Cette association, qui se défend d'agir comme un lobby auprès des
politiciens, a toutefois pour but de "répandre, protéger et stimuler"
l'économie du partage. Elle se présente comme un mouvement citoyen, mais
en choisissant de défendre à la fois les intérêts des entreprises et
des consommateurs, elle participe au flou qui règne autour de l'économie
du partage. Elles entretiennent le flou
Finalement, ni les politiques, ni les industries traditionnelles, ni
même les entreprises de l'économie du partage, ne savent exactement où
sont les limites entre innovation et illégalité. Le nom lui-même,
"sharing economy" a été dénoncé comme une forme d'imposture par nombre
de commentateurs, dont l'ancien journaliste du magazine américain Wired,
Ryan Singel, qui en a exprimé toute l'ambiguïté dans un tweet.
En se présentant comme un mouvement qui fait bloc, ces entreprises
rendent plus difficile l'analyse de leur impact individuel. Une
clarification est cependant nécessaire. En effet, elles veulent que les utilisateurs se battent pour elles,
mais ce flou les protège aussi, puisqu'elles ne considèrent pas les
fournisseurs de services tels les conducteurs comme des employés. Une
façon d'avoir le beurre et l'argent du beurre ?
Malgré tout, ces entreprises se lancent dans la bataille pour leur
légitimité avec aplomb, et comme nombre d'innovateurs, se retrouvent en
première ligne pour combattre le statu quo. Une révolution a bel et bien
commencé. Nora Poggi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire