mercredi 7 décembre 2011
Dans son dernier rapport intitulé Développement d’une société numérique cohérente : Pour une formation à une écologie de l’arbre des compétences,
l’Observatoire entreprend une analyse critiquedes conséquences des
initiatives nationales en matière de recherche et d’innovationdans le
domaine du numérique sur l’articulation entre recherche, enseignement
supérieuret économie et fait quelques propositions.Concevoir et mettre en œuvre une écologie de l’arbre Compétences (traduction de Tree-shaping engineering)
Dans une approche interdisciplinaire, nécessaire aujourd’hui à la conception et la mise en place de systèmes et services complexes, il s’agit de développer une formation pour des professionnels aux compétences taillées pour le numérique et structurer sur trois niveaux l’Arbre des Compétences de chaque ingénieur ou cadre supérieur :
- Les racines s’ancrent dans l’enseignement secondaire et la formation traditionnelle des ingénieurs tout en s’ouvrant à d’autres formations portant des compétences et des tournures d’esprit différentes.
- Le tronc, alimenté par ces racines, fonde les expertises propres aux différents profils de métiers d’ingénieurs, aussi bien en connaissances, en compétences et en savoir être.
- La ramure porte les compétences pluridisciplinaires que chacun, après sa formation initiale, va devoir développer au cours de sa vie professionnelle.
Le développement de compétences transverses pourra s’étendre tout au long de la vie professionnelle. Cela permettra aux cadres d’évoluer dans leur carrière à partir de fonctions techniques initiales. Les Pôles de Compétences et les Instituts de Recherche Technologique
(IRT) devraient être les acteurs qui aideront à la mise en place de l’écosystème combinant les services et l’industrie et intégrant plus particulièrement les PME.
Les racines et le tronc de l’Arbre des Compétences devront être imprégnés de contenus portant sur les sciences humaines et sociales, en particulier grâce à des projetsmultidisciplinaires. Ceux-ci prendront en compte aussi bien une approche des usages destechnologies numériques que la recherche intégrative. L’Association Pasc@line a lancé desactions pour la mise en place d’une Approche Compétences dans l’enseignement supérieurqui convergent déjà vers de tels projets.
Il convient également de promouvoir, comme outil d’orientation pour le futur professionnel, la formation par alternance, sous toutes ses formes, en renforçant la coordination entre les tuteurs académiques et d’entreprise.
Faire évoluer la formation continue vers une formation tout au long de la vie
Dans ce domaine, un meilleur usage des formations spécialisées devrait s’imposer. Tout en maintenant à niveau les compétences techniques, elles permettront aux futurs cadres d’avoir également une vision plus stratégique et tournée vers le management de projets complexes.
Cette approche donnera un véritable sens aux rapprochements entre écoles d’ingénieurs et de management. Les futurs campus en cours de mise en place devraient également permettre de décloisonner les formations.
De nouvelles méthodes de formation coopératives innovantes et expérimentales, telles du microblogging, utilisant les réseaux sociaux comme outils communautaires autour d’un thème donné, pourraient avantageusement être mises en oeuvre. Elles contribueraient à faire émerger des "professionnels aux compétences adaptées pour le numérique". Ces méthodes déjà expérimentées à l’étranger génèrent des publications, des critiques croisées… Il semblerait intéressant de développer au sein de clusters d’activités des communautés orientées vers l’innovation.
La création d’Executive mastères spécialiséspourrait utilement distinguer ces nouvelles formations.
Développer la pluridisciplinarité, former des e-leaders
Les entreprises sont bouleversées par le numérique à tous les niveaux, dans leur cohésion interne comme dans leurs rapports au monde extérieur. De nouveaux problèmes se posent également dans les rapports humains individuels et collectifs, avec les réseaux sociaux.
Ainsi, la prééminence des outils pose la question du sens que l’on donne à leurs usages pour développer les relations et conserver la proximité entre les salariés.
Il est nécessaire de repenser certains processus pour retrouver du leadership et élargir la réflexion à d’autres univers de pensée. On voit ainsi la nécessité de développer des compétences d’e-leadership. Les e-leaders doivent désormais être capables d’intégrer dans la stratégie et l’organisation de tout type d’entreprise, une approche innovante, fondée sur le numérique :
- savoir identifier, dans un univers mondialisé, mais qui reste culturellement fragmenté, de nouvelles opportunités de développement de produits, de services ou de marchés ;
- savoir construire de nouvelles manières de travailler ensemble conformément à l’évolution des nouvelles générations.
L’annonce en octobre dernier de l’appel à projets "Initiatives d'excellence en formations innovantes" (IDEFI) ouvre la porte à des formations innovantes intégrant les scienceshumaines et sociales. Il présente l’avantage d’intégrer celles-ci dans une recherched’excellence qui ne se confond pas avec un élitisme des sciences dures. Dans une logiqued’insertion professionnelle, ces initiatives permettront à l’enseignement supérieur ainsidécloisonné de participer à l’invention des métiers de demain.
Pour télécharger le document de l’Observatoire Pasc@line
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Les rapports étudiés
Il a été décidé de confronter les approches sous-jacentes aux principaux rapports parus récemment sur ces thèmes, tout en intégrant en contrepoint les idées de quelques articles ou documents significatifs.
Les documents étudiés sont les suivants :
« Stratégie nationale de recherche et d’innovation, Rapport Général », Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 2009
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/094000343
« Perspectives pour une Europe Numérique », Rapport au Premier Ministre de Jean-Michel
Hubert, Président Délégué du Comité Stratégique pour le Numérique, octobre 2010
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/104000526/index.shtml
« Profiter des ruptures technologiques pour gagner en compétitivité et en capacité d’innovation, pour le développement d’une recherche intégrative », note de la commission TIC de l’Académie des Technologies, Septembre 2010
« Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation », note de l’institut Montaigne, février 2011
http://www.institutmontaigne.org/adapter-la-formation-de-nos-ingenieurs-a-la-mondialisation-3315.html
Appel à projets technologies de l’e-éducation, Fonds national pour la société numérique, avril
2011
http://www.industrie.gouv.fr/fsn/e-education
« Evaluation of the implementation of the communication of the European Commission : e-skills for the 21th century », Commission Européenne, octobre 2010
http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/ict/e-skills/support
« Impact d’Internet sur l’économie française », rapport du cabinet McKinsey, mars 2011
http://www.economie.gouv.fr/files/rapport-mckinsey-company.pdf
« Allistene, l’alliance des sciences et technologies du numérique », plaquette mars 20118
Définissant les objectifs et décrivant l’organisation de cette instance nationale de programmation et de coordination de la recherche dans les domaines des sciences et technologies de l’information et de la communication
« Réinventer le métier d'ingénieur pour en valoriser le rôle dans la société », Rapport ISAE Executive Club, avril 2011
http://www.isae.fr/fr/_modules/news/news/194.html
Programme Développement de l’économie numérique des investissements d’avenir, Synthèse des contributions à la Consultation publique sur l’action “Soutien aux usages, services et contenus numériques innovants“ du Commissariat Général à l’Investissement, octobre 2010
http://investissement-avenir.gouvernement.fr/content/résultats-de-la-consultation-publique-sur-les-contenus-et-usagesnumériques
http://www.infodsi.com/articles/126261/rapport-observatoire-association-pasc-line-propositions-developper-societe-numerique-coherente.html?key=
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